De Rigueur est une start-up comme on les aime, conjuguant high-tech et élégance à la française. Lancée par une petite équipe de jeunes entrepreneurs déterminés, la marque de maroquinerie est en train de grandir à vue d’œil ! Entre deux concours à l'innovation, Adrien Deslous-Paoli nous en dit plus sur la start-up lyonnaise dont il est l'heureux fondateur. Hello Adrien, peux-tu nous présenter ton parcours tant scolaire que professionnel ? Hello ! La première étape de mon parcours a été de naître à Lyon le 22/10/1990 d’une mère brésilienne et allemande et d’un père français. Je pense que ce mélange était précurseur dans mon choix de faire de De Rigueur ce que la société est aujourd’hui. Après mon secondaire à Lyon, je m’expatrie à Lille pour y faire des études de commerce. Après avoir effectué un Master en Business Management, j’ai eu une première expérience en grand groupe chez Unilever, en tant qu’assistant chef de marque sur Ben&Jerry’s. Puis j’ai rejoint une start-up en import/export à São Paulo, où j’y ai rempli la fonction de responsable Marketing & Communication. Comme vous avez pu le voir, mon choix de carrière s’est vite décidé, puisque c’est pendant ma dernière année en Master 2 en Entrepreneuriat de l’EDHEC Business School que j’ai créé la marque de maroquinerie De Rigueur. Je rentrais enfin à Lyon pour reprendre un M2 en Innovation et Propriété Intellectuelle à Lyon 2 en parallèle de la création. Quand on consulte ton CV, on s’aperçoit que tu as été président de l’association Total Edhec Entreprendre, d’où provient ta passion de l’entrepreneuriat ? Total Edhec Entreprendre est une association étudiante de sensibilisation et d’aide à la création d’entreprise chez les moins de 28 ans. Nous organisons de nombreux événements, comme un concours de création d’entreprises au niveau national, une semaine thématique de sensibilisation au niveau régional, des conférences, témoignages ou conseils d’acteurs spécialisés, au niveau local. Je me suis engagé dans cette voie car j’ai toujours eu ce désir dans les tripes, comme une force sourde qui me poussait vers la réalisation d’un projet par soi-même. Ce qui a définitivement achevé de me convaincre, ce fut de rencontrer des entrepreneurs brillants, qui ont accepté notre invitation à donner des conférences à Lille : Paul Dubrule et Gérard Pélisson, fondateurs du groupe Accor, Nicolas Rohr, le fondateur de Faguo ou encore les fondateurs de Michel et Augustin. Tu as réussi à combiner études et projet de création d’entreprise, quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui souhaitent t’imiter ? Inscrivez-vous au statut Etudiant-Entrepreneur ! Comme pour les sportifs de haut niveau, il vous permettra d’aménager votre emploi du temps, sans être censuré systématiquement par votre directeur de programme ;). Ensuite, je conseillerais de bien s’entourer ; regardez dans votre école s’il y a des professeurs, acteurs type incubateurs, programmes, etc, autour de l’entrepreneuriat et sollicitez-les ! De même du côté de la CCI de votre ville, c’est déjà un bon début pour se former aux premières questions de l’entrepreneuriat. Enfin, je préviendrais que c’est loin d’être un chemin tranquille ! Je reprendrais l’analogie que faisait un intervenant que j’appréciais beaucoup :
Créer sa boîte, c’est comme rejoindre la mer pour une petite tortue qui vient de naître. Vous avez milles raisons d’échouer avant de l’atteindre.
Alors si vous y allez, allez-y à 100% ! Je ne connais pas de boîte qui ait réussi en étant créée à mi-temps. Quel est le concept de « The Connected Sleeve » by De Rigueur ? The Connected Sleeve est la première solution de recharge de smartphone sans fil embarquée, intelligente et élégante. C’est le mariage parfait entre l’artisanat maroquinier français et les nouvelles technologies dans le secteur de la recharge sans fil. Nous avons présenté les premiers prototypes à Las Vegas en janvier, lors du fameux CES, où nous avons eu le plaisir d’être récompensés par un CES Innovation Award. À peine rentrés, nous avons finalisé notre campagne de crowdfunding pour la lancer sur Kickstarter. Avec un budget étudiant et peu de ressources, comment vous êtes vous financés ? Tout est une question d’effet de levier : avec les maigres économies que j’avais faites de mes emplois saisonniers des années précédentes, j’ai pu emprunter un peu d’argent à ma famille, puis aller voir la banque en présentant ce trésor comme mon capital, ce qui nous a fait monter à 42 000€. Il ne faut pas avoir peur d’emprunter si vous croyez en votre projet. Il existe des outils de contre-garanties auprès de la BPI, alors utilisez-les et essayer d’emprunter la plus grosse somme. Un projet se gère étape par étape, mais le financement se doit d’être pensé au niveau global, car une fois que votre entreprise est à sec, personne ne la recapitalisera, à moins que vous ne soyez Vallourec. Si vous êtes « innovants », vous pourrez entrer dans plusieurs programmes et trouver des financements auprès de la BPI pour aller plus loin et valider vos étapes : proof of concept, prototypage ou version bêta, puis mise au marché. Dernièrement, vous étiez au CES, vous vous êtes démarqués, qu'est ce qui a joué selon vous ? Nous étions une grande communauté française et surtout l’un des seuls acteurs de la « Fashion Tech », ce secteur en émergence entre la mode et les nouvelles technologies, double marché sur lequel nous voulons jouer. De plus, nous l’avons complètement joué sous l’angle de l’élégance et l’art de vivre à la française : avec un stand parapluie imprimé qui donnait l’impression que notre stand de 3x3m était une boutique de luxe de 100m de profondeur, avec nos costumes et nœuds papillon. Nous avons joué le jeu à fond, et surtout, nous sommes allés au contact des passants pour marquer leurs esprits. De manière générale, le CES, c’était comment ? C’était, sans mentir, une expérience hors du commun ! Certes éprouvante, mais avec un sentiment d’optimisme que je ne retrouve nul part ailleurs. Tout le monde veut accomplir quelque chose là-bas (je parle aussi des exposants français), il y a une telle envie de créer, de faire les choses bien, de conquérir de nouveaux marchés, que quand vous ouvrez le journal une fois rentré, cela fait ascenseur émotionnel. Et puis, on a pu faire notre « selfie » avec Emmanuel Macron ;). Aujourd’hui, quels sont vos futurs objectifs ? Lancer et réussir notre campagne de crowdfunding sur Kickstarter, pour valider la preuve de marché. Nous savons que notre produit est exceptionnel, maintenant il faut le montrer aux consommateurs, pour qu’ils ne soient jamais à court de batterie. J’imagine que tous nos lecteurs se posent la même question : recrutez-vous ? Dès que la campagne sera finie, nous serons à la recherche d’un responsable commercial avec 2 années d’expérience dans le domaine de la mode, capable de gérer les acheteurs français et internationaux, d’organiser les commandes et les outils de promotion. Si vous pensez avoir le profil vous pouvez commencer à nous envoyer votre CV à contact@derigueur.fr ! Une citation en rapport avec l’entrepreneuriat qui te motive tous les matins ? « Doubt kills more dreams than failure ever will » (le doute tue plus de rêves que l'échec ne le fera jamais), alors lancez-vous ;) ! Merci Adrien pour tous ces détails sur votre aventure ! N'hésitez pas à aller liker leur page Facebook ou pré-commander le Connected Sleeve, comme ça vous n'aurez plus jamais peur que votre mobile tombe en panne de batterie ! :)