Les Pie-Plettes, deux jeunes diplômées ingénieures misent sur le "sans gluten" !

Les Pie-Plettes, deux jeunes diplômées ingénieures misent sur le "sans gluten" !

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Publié le 07 avril 2015 , par Sophie Lebel

L'entrepreneuriat féminin a le vent en poupe ! Deux étudiantes bordelaises font parler d'elles en souhaitant faciliter la vie d'intolérants au gluten. Plus encore, c'est le souci d'une alimentation saine et accessible pour chacun qui est au centre de leurs préoccupations. Les Pie-Plettes, c'est aussi la preuve qu'un simple projet d'études peut se transformer en une belle histoire entrepreneuriale.

La parole aux deux co-fondatrices Carole et Amélie pour nous parler plus précisément de leur projet. Pourriez-vous nous parler de votre parcours les filles ? Jeunes diplômées ingénieures-agroalimentaire, nous (Carole Regnault et Amélie Da Silva), sommes âgées respectivement de 23 et 24 ans. Nous nous sommes connues en 2012 sur les bancs de l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie, Biologie et Physique (ENSCBP) en formation "ingénieur en biologie et alimentation". Ayant la volonté de créer notre propre entreprise à la suite de notre formation nous avons décidé de faire évoluer le projet « Recherche Développement et Innovation » (projet qui consiste à créer un produit alimentaire innovant auquel nous devons participer durant notre formation) en une création d'entreprise. C'est ainsi qu'a débuté l'aventure de Les Pie-Plettes.

À partir de quel constat avez-vous créé votre société ?

logo les pie-plettes

Notre étude de marché et notre étude consommateurs nous ont montré que les consommateurs de produits sans gluten trouvent qu’il y a un important manque de produits salés, surtout au niveau des snacks et des plats préparés. Le but de notre entreprise est de proposer des produits qui répondent à un besoin des consommateurs en comblant un manque du marché.

Quels produits allez-vous proposer ? Dans un premier temps, les produits que nous proposerons seront des crackers apéritifs (similaires aux Belin® ou aux TUC®) mais sans gluten. De plus, ils sont formulés pour avoir un profil nutritionnel le plus intéressant possible. Ils sont riches et ou sources de fibres et d’oméga 3, en plus d’être peu salés et moins gras que les produits concurrents. En ce sens, nos produits se détachent totalement de la concurrence en faisant de l’apéritif un moment de partage, sans prise de tête. Ils seront vendus en sachets « kraft » de 100 g.

Nos trois recettes actuelles : «Lupi Crack : tomate provençale épicée », « Cracki Chèvre : chèvre-miel » et « Crack Grain : sésame-pavot » réuniront tous les gourmands autour d’une même table ; qu’ils soient intolérants au gluten, au régime, ou tout simplement de bons vivants. L’entreprise a cependant pour objectif de sortir une gamme plus large de produits sans gluten sur le long terme. Nous pensons sortir des plats cuisinés au bout de 4 ans d’activité, en sous-traitant l’activité de production; parallèlement nous augmenterons notre nombre de recettes de crackers apéritifs et sortirons peut-être d’autres produits de panification si des besoins se font sentir sur le marché.

À combien de personnes estimez vous votre marché ? En France, 1 % de la population est estimée intolérante au gluten (600 000 personnes), mais le diagnostic n’est pas encore systématique. Il en résulte que seuls 20 % des intolérants seraient diagnostiqués ! De plus, certaines personnes qui essaient le régime sans gluten pour « tester » ou parce qu’ils ont des problèmes divers y trouvent un véritable bénéfice. Du coup, même si les études ne prouvent pas qu’il y ait un effet bénéfique du régime sans gluten si on n’y est pas intolérant, de plus en plus de personnes s’y mettent.

C’est difficile à chiffrer en France mais aux Etats-Unis ce sont 30 % des personnes qui ne consomment pas de gluten. Nous visons aussi les personnes qui veulent continuer à prendre l’apéritif mais qui font attention à ce qu’elles mangent ! Au total nous estimons que nos produits concernent un minimum de 1,1 million de personnes en France.

Comment vous financez-vous ? La première année nous sert à tester l’activité à petite échelle sur la métropole bordelaise et si tout se passe bien sur l’Ile de France hors Paris. Cela nous permettra d’avoir des données concrètes qui compléteront notre étude de marché et nous aideront à lever des fonds pour investir dans des machines. Et pour ça il va falloir réunir une grosse somme ! Pour cette année, ce sont nos parents qui ont accepté de continuer à nous soutenir … Nous les remercions sincèrement d’ailleurs ! ingénieures

Comment comptez-vous vous faire connaître ? Nous assistons à beaucoup de séminaires/ interventions sur la région bordelaise qui ont un rapport avec l’entrepreneuriat ou l’alimentaire. Et nous participons aussi à un maximum de concours car ça permet un vrai gain en visibilité…. Une designeuse (Laurine Huguet) nous a fait toute l’identité visuelle et elle est très parlante ! Elle a vraiment fait du bon boulot, ça facilite les choses d’avoir un beau visuel et un nom parlant, les gens s’en souviennent plus facilement. Ensuite, nous tenons une page Facebook et nous comptons sur les journaux pour nous aider en publiant des articles sur le lancement du projet. Cette dernière partie doit encore être concrétisée ! Et quand les produits seront en rayon, nous ferons des dégustations sur les lieux de vente ; être proches de nos consommateurs nous parait essentiel !

Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?

Nous attendons avec impatience de pouvoir entrer dans une structure d’accueil juridique (coopérative d’entreprises ou couveuse) afin de pouvoir commencer les démarchages commerciaux. Dès e nous aurons l’immatriculation, nous pourrons démarcher, produire et enfin vendre. Il ne nous manque plus que ça en fait !

Enfin, vous avez décidé de participer au cocktail entrepreneuriat organisé par Wizbii et le Crédit Agricole Aquitaine, qu’est-ce que vous apporte ce type d’évènements ? C’était une très bonne soirée, merci pour l’invitation ! Ça nous permet de rencontrer de nouvelles personnes, d’agrandir notre réseau et éventuellement de trouver des partenaires ou des ressources qui nous manqueraient.

Il est très important de ne pas s’isoler quand on est entrepreneur, c’est plus facile quand on est bien entouré et c’est tout l’intérêt de ce genre d’évènements.

D’ailleurs ça nous a permis de découvrir ETICOOP et nous y postulons !   Merci les filles ! D'autres jeunes femmes décident de faire bouger les choses, découvrez plus de projets 100% féminins sur la Ruche ! Soutenir le projet sur Wizbii