Ciao, je pars en Erasmus !

Mis à jour le  23 avril 2019

Ciao, je pars en Erasmus !

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Sommaire :

Vieux de 27 ans, le programme Erasmus offre l’opportunité à des étudiants de passer 3 à 12 mois dans un autre pays européen pour y suivre des études ou y accomplir un stage. Démocratisé en 2002 par le film « l’Auberge Espagnole » mettant en scène Xavier, étudiant en sciences économiques parti vivre un an en Espagne via ce programme, le concept Erasmus avait déjà séduit, fin 2013, plus de 3 millions d’étudiants. À l’image de Xavier, ces millions d’étudiants prônent l’acquisition d’une compétence favorisant leur insertion dans le monde professionnel. À cela près que le programme souffre d’une double image.

Un programme qui a la cote 

Génération erasmus

Depuis 1987, environ 200 000 étudiants partent chaque année vivre une expérience inédite à l’international. Une moyenne qui ne cesse d’augmenter au fil des années, et qui laisse penser que le concept de « génération Erasmus » n’en est qu’à ses débuts. Alors pourquoi, malgré cet engouement, le programme ne fait-il pas toujours l’unanimité ?

Une interprétation qui est double  

Partir étudier à l’étranger, cela est bien souvent synonyme d’ouverture d’esprit, d’envie d’apprendre et d’évoluer. Au-delà de prouver certains traits de personnalité, l’expérience Erasmus apporte, selon une enquête de la Commission européenne, des compétences comportementales recherchées par 92% des employeurs, telles que la tolérance, la confiance en soi ou l’aptitude à résoudre des problèmes. Non seulement l’expérience Erasmus facilite l’employabilité, mais elle joue également sur l’évolution professionnelle; plus mobiles dans leur recherche d’emploi, les étudiants justifiant d’une expérience à l’international accèderaient à des postes à dimension plus internationale et seraient mieux rémunérés.

Pourtant, Erasmus n’est pas plébiscité de tous.

Certains recruteurs, qu’il s’agisse d’entretiens pour décrocher un emploi ou pour rentrer dans une école, restent méfiants face à une expérience Erasmus ; certes Erasmus véhicule l’idée de découverte, de rencontre et de confrontation à une autre culture, mais c’est surtout symbole de fêtes et de ce qu’il en découle. L’image du programme n’est pas toujours évaluée positivement. La majeure partie des étudiants Erasmus disposent d’un emploi du temps très clément, leur permettant d’avoir suffisamment de temps libre pour étudier et découvrir les charmes du pays. Un temps libre qu’il leur convient de tourner à leur avantage.

Tirer profit de son expérience 

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Le programme Erasmus représente une opportunité d’allier études et découvertes. Autrement dit, elle permet de joindre l’utile à l’agréable, et il est du ressort des étudiants de tirer profit de leur expérience.

Alors quels sont les apports d’une telle expérience et comment la valoriser ?

  • La maîtrise d’une ou plusieurs langues constitue aujourd’hui un pré-requis professionnel. Cette lacune sera en effet rédhibitoire à l’embauche pour un grand nombre d’entreprises. Grâce au cursus Erasmus, l’étudiant suit des cours dans la langue de son pays d’accueil et se confronte à des actions quotidiennes qu’il doit réaliser dans une autre langue que la sienne ; il n’a donc d’autre choix que de la pratiquer pour casser la barrière de la langue et s’intégrer. Enrichissement du vocabulaire, amélioration de la compréhension orale et écrite, parler plus fluide, perfectionnement de la syntaxe sont autant de points que le cursus Erasmus permet de travailler. L’étudiant, s’il n’en ressort jamais parfaitement bilingue, revient néanmoins avec un niveau nettement meilleur, fortement apprécié des recruteurs.
  • Partir en Erasmus, c’est partir à la découverte (nouveaux paysages, méthodes de travail différentes, autre culture). Comme évoqué précédemment, cela atteste d’une soif d’apprendre évidente et d’une curiosité prononcée. Mais cela aurait également été le cas pour un simple voyage effectué lors de vacances en famille ou entre amis. Ce qui rend une expérience Erasmus différente, c’est sa durée, d’un minimum de trois mois. Laps de temps pendant lequel vous avez dû vous adapter à la vie quotidienne. Lorsque vous parlez de votre expérience, passez le chapitre « ouverture d’esprit » car cela va de soi et est valable pour tous. Pensez plutôt aux anecdotes qui rendent votre expérience unique et témoignent de votre débrouillardise et de votre persévérance. Par exemple, mettre en avant sa capacité à s’intégrer malgré une approche différentes cours, à travailler en équipe avec des personnalités de nationalité étrangère sont des éléments qui vous feront marquer des points aux yeux du recruteur. Il évaluera votre personnalité positivement et verra en vous un candidat tourné vers l’international.
  • L’importance du temps libre constitue l’une des caractéristiques principales du programme. On le sait, il est inutile de le cacher ; veillez donc à en faire bon usage ! Essayez de décrocher une mention, de trouver un petit boulot, de vous investir dans une œuvre caritative ou même de tenir un blog. Bref, transformez-le en valeur ajoutée, cela vous permettra de vous démarquer des autres.

Témoignage d'une ancienne étudiante Erasmus

J’ai moi aussi choisi de partir en Erasmus il y a 5 ans et je fais partie des 90% des étudiants qui recommandent cette expérience. J’ai pourtant quelques regrets quant à mon expérience qui aurait pu être davantage enrichissante, et je vais vous livrer quelques conseils pour que la vôtre vous soit le plus utile possible : Tout d’abord, ne prenez pas pour principal critère la vie étudiante pour choisir votre pays d’accueil. Bien sûr, vous devez vous épanouir pour profiter de votre séjour, mais votre expérience doit avant tout servir votre parcours universitaire.

Pensez donc par exemple à la langue parlée ou au développement économique du pays selon leurs apports pour votre projet professionnel. La situation économique ou le coût de la vie sont des éléments à prendre également en compte. Il vaut donc mieux faire un mix de plusieurs critères, avec différents degrés d’importance, afin de choisir votre destination. Le programme séduit de plus en plus d’étudiants ; il y a parfois une sélection sur dossier et entretien pour départager les candidats.

Efforcez-vous d’obtenir de bons résultats tout au long de l’année, veillez à votre comportement et préparez votre argumentation pour l’entretien. Il est possible de bénéficier du programme Erasmus pour une année de césure ; je vous conseille, autant que faire se peut, de partir en Erasmus pour effectuer 1 année universitaire et ainsi obtenir un diplôme français (ou une équivalence) sans « perdre » une année. Le principe de partir en échange est de pratiquer la langue du pays d’accueil : pour mettre toutes les chances de votre côté de vous améliorer, cherchez une colocation avec des autochtones ou des étrangers. Une colocation avec des personnes de même nationalité que vous discréditera vos ambitions.

De plus, la colocation est le meilleur moyen pour vite vous intégrer. Si vous partez pour 1 an, le programme se termine généralement fin mai. Plutôt que de profiter de vos vacances d’été, prolongez un peu votre séjour et effectuez un stage dans votre pays d’accueil ! Une expérience que les étudiants privilégient encore trop peu et qui est très prometteuse. Pour cause, un tiers des étudiants qui réalisent un stage dans une entreprise à l’étranger décrochent un poste à la suite de leur stage.

Enfin, ne vous reposez pas sur vos lauriers : maintenez votre niveau de langue à votre retour, car les acquis peuvent vite sombrer dans l’oubli si vous ne pratiquez pas. Préférer regarder un film dans la langue du pays d’accueil ou lire des livres étrangers sont des petites choses toutes bêtes qui favorisent le maintien de votre niveau. Vous voilà fins prêts pour vous délecter de tous les plaisirs que vous offrira l’expérience Erasmus tout en pensant à votre carrière que vous préparez dès à présent !

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