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« A partir de quel moment je peux commencer à parler de mon idée autour de moi ? ». Voici la grande question que tout entrepreneur s’est un jour posé. Car les craintes sont grandes et compréhensibles. Mais sont-elles pour autant justifiées ?
Une crainte compréhensible
Après tout, nous sommes en train de parler de votre bébé, la raison pour laquelle beaucoup d’entre vous se lèvent le matin. Vous n’avez pas bossé sur cette idée, réalisé un benchmarking interminable, rassemblé votre équipe, imaginé le déroulement de votre projet, voire même défini votre business model, pour qu’un petit malin avec plus de ressources/contacts finisse par vous piquer l’idée.
A-t-on pour autant raison d’avoir peur ?
Avec l’équipe Dessbox, la plateforme d’écoute et de découverte de musiques en ligne que nous avons créée et continuons de développer, nous avons eu la chance de rencontrer de nombreux entrepreneurs et tous ceux à qui nous avons posé la question sont catégoriques : « N’ayez pas peur ! ». Si on y réfléchit, la plupart des gens que vous rencontrez n’auront pas vos compétences, vos contacts, votre réflexion, seront déjà pris dans leurs projets respectifs et auront autre chose à faire que de vous dérober sournoisement votre idée. Et de toute façon, comme nous l’a si bien dit Anthony Gongora, fondateur de Sounderbox, autour d’un verre, on peut donner la même (bonne) idée de départ à 5 personnes, chacune en fera quelque chose de différent et la plupart échoueront tandis qu’une seule (ou 2) tirera son épingle du jeu. Car il est vrai que les décisions que vous prendrez, les partenariats que vous créerez, les contacts qui vous aideront, votre approche et votre discours vous appartiennent et ne pourront pas être copiés. Si votre aventure entrepreneuriale est faite pour durer, en parler autour de vous ne devrait pas constituer une menace, mais au contraire vous ouvrir des opportunités. Présenter votre idée au plus grand nombre vous permettra d’obtenir régulièrement un maximum de feedback, de points de vue différents et ainsi faire émerger de nouvelles idées ou appréhender différemment certaines décisions clés, en gardant une vision plus large de votre produit ou service. Ces belles paroles, vous les avez déjà entendues 100 fois. Mais ce n’est pas tout !
Qui a dit qu’avoir des concurrents était une mauvaise chose ?
Sûrement pas ceux qui s’apprêtent à lancer un concept totalement innovant qui n’existe pas encore. Car là vos concurrents peuvent devenir au contraire un atout indéniable : laissez-les se lancer ! Ils évangéliseront votre marché cible à votre place ! Vos clients potentiels auront ainsi plus de chance d’avoir déjà entendu parler et réfléchi à l’opportunité que vous leur offrirez. A vous de faire la différence par la suite en proposant la meilleure solution à des clients déjà éduqués qui ne seront plus surpris et donc sûrement moins réticents à se lancer (Apple pourra ainsi dire merci à Sony d’avoir rendu le walkman indispensable avant d’inonder le marché de son iPod).
N’abusez pas non plus…
Évidemment on ne vous dit pas d’aller balancer votre projet encore à l’état d’idée toute fraiche dans votre esprit au cousin de Kim Dotcom ou dans un meeting rempli de Googlers en recherche de projets et avec des moyens et contacts inégalables à disposition. Mais dès que votre projet aura débuté, les meetings entrepreneurs (comme les ApéroEntrepreneurs qui ont fleuri un peu partout dans le monde) seront par exemple une première occasion d’en parler autour d’une bière avec de jeunes entrepreneurs au regard affuté. Et une fois votre « produit minimum viable » créé, les portes des concours de startups et de pitch comme Le Petit Poucet vous seront ouvertes et seront pour vous l’occasion de vous confronter à des regards de professionnels aguerris. Alors ne craignez pas de parler de votre idée dès que votre projet est lancé, vous risqueriez de louper des opportunités.
Et ne fuyez pas vos concurrents ! Au contraire, invitez-les à boire un verre avec vous !
Au pire ils refuseront et se sentiront déstabilisés, au mieux vous leur montrerez ainsi qu’il n’y a pas de mauvais esprit. Car finalement l’entrepreneuriat n’est-il pas une course ? Et le meilleur gagne (presque toujours) !