Sommaire :
Un CV façon jeu vidéo
Choix du personnage
Jérémie Galliot
25 ans
Trilingue
Diplômé de l’EM Strasbourg : Master Grande Ecole spécialisation marketing stratégique et opérationnel
Actuellement Community Manager au sein de l’agence The Social Client.
Niveau 1 : Gamification et level design
Tout juste diplômé, me voici en quête d’un premier emploi et le plongeon dans le grand bain est brutal. Après 6 mois de recherches infructueuses ponctuées par des non-réponses, j’ai pu défendre ma candidature au cours de rares entretiens. Ma recherche d’emploi classique s’organise en 3 actions principales : recherche sur sites d’annonces d’emploi, mailing restreint et veille sur différents réseaux sociaux.
Pendant cette veille, je continue à me tenir informé sur les nouveautés des secteurs du marketing et de la communication, ce qui me conduit à lire un article sur le phénomène de gamification. Fan de jeux vidéo et de pixel art, ça fait tilt ! Pourquoi ne pas rendre la lecture du CV ludique et le présenter sous forme interactive en utilisant les codes du jeu vidéo ? Après un état des lieux de ce qui existe déjà sur Internet, c’est décidé je joue la carte à fond et advienne que pourra. A l’heure de l’avènement du jeu vidéo comme loisir dominant, j’ai d’abord été étonné de voir que l’idée d’un CV jeu vidéo était très peu exploitée. D’ailleurs, les CV gamifiés font toujours le buzz si j’en crois le récent succès du CV jeu vidéo de Robby Leonardi !
Marqué par le digital et ses possibilités, je m’oriente vers la conception d’une animation utilisant un langage que je ne connais pas : le HTML5. Il s’agit pour moi de continuer à monter en compétences en autodidacte et de montrer que malgré ma période « d’inactivité », je reste entreprenant sans attendre que le CDD ou CDI me tombe dessus par hasard. C’est pourquoi j’ai choisi de réaliser l’intégralité de mon CV (design, musique et animation) par mes propres moyens.
Cette démarche doit me permettre de décrocher des entretiens en me démarquant de la masse de candidats postulant dans des postes similaires. Mais bien conscient que les CV originaux sont à la mode, il s’agit de réussir son coup en délivrant quelque chose d’abouti. Une partie de ma réflexion s’est alors portée sur la capitalisation de ce projet au niveau professionnel : ludique d’accord, mais pas question de passer pour un clown ! L’objectif reste de trouver un poste. C’est l’étape de définition des besoins.
Après 2 mois et demi d’apprentissage et de conception, le CV est presque prêt. C’est chose faite après vérification de la compatibilité de l’animation avec les différents navigateurs.
Niveau 2 : Press Start
Le CV a été mis en ligne le 24 janvier 2013 et partagé sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter essentiellement. Il est rapidement relayé par le Community Manager de mon ancienne école (l’EM Strasbourg) et le nombre de visites augmente rapidement grâce à ce réseau. Un premier article est publié sur le site l’avenir.net où mon CV jeu vidéo est mis en parallèle avec le CV Amazon de P.Dubost qui fait le buzz dans le monde entier.
5 jours plus tard, c’est la consécration avec un édito sur le site Stratégies.fr (reconnu dans le monde de la communication). S’ensuivront plus de 14 000 visites sur le CV ce jour-là. C’est une première victoire qui engendre une vingtaine de contacts avec des agences de communication de toutes tailles et une douzaine d’entretiens en deux semaines. Ces entretiens n’aboutissent malheureusement qu’à des propositions de stage que je ne peux me permettre d’accepter faute de convention.
De nouveaux articles entretiennent le « buzz » et maintiennent un trafic élevé sur le site jusqu’au 24 février environ.
6 mois plus tard, le CV a reçu plus de 42 000 visites dont 40 000 visiteurs uniques.
Niveau 3 : Game Over ?
Le buzz est un phénomène éphémère (1 mois environ dans mon cas) et une fois passé, il s’agit de maintenir un certain nombre de visites pour parvenir à l’objectif de départ. En effet, la période est frustrante car le CV a fait son effet et pourtant il ne m’a pas permis de décrocher le job tant rêvé.
La démarche originale peut être un atout, à condition de la « contrôler » de bout en bout et d’assurer un certain suivi. Afin d’utiliser les conseils et de publier les articles que j’ai obtenus durant cette période, je décide alors de prévoir le lancement d’un site web qui regroupera mon CV et ce contenu. Ce projet me permet d’appréhender la construction d’un site Internet et de perfectionner ma connaissance du HTML.
Ce nouveau support m’offre également la possibilité de publier une synthèse de ma démarche et des résultats obtenus jusqu’ici (Looking for a job : 6 mois plus tard). C’est cet ensemble qui fait la différence et me permet de décrocher mon poste actuel. J’ai en effet, été de nouveau contacté pour des entretiens suite à cette relance.
En considérant la recherche d’emploi comme un projet à part entière, je me suis stratégiquement adapté à ma cible en utilisant les outils de la communication pour atteindre un poste dans la communication. Cependant, si faire preuve d’originalité permet de dévoiler sa personnalité, l’entretien décroché reste le vrai révélateur d’identité. Il ne suffit pas d’être original à tout prix, il est important de rester cohérent avec soi-même et ne pas oublier de développer les compétences cachées derrière son originalité.