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Que vous soyez admis en classe prépa, que vous rentriez en classe de Terminale et envisagiez les écoles de commerce ou encore que vous soyez curieux, les classes prépa suscitent votre intérêt. Et vous n’êtes pas les seuls, puisque ces filières dites d’élite attisent toutes les convoitises. C’est d’ailleurs pour cela qu’elles sont l’objet de spéculations plus ou moins réalistes. Tour d’horizon de 10 idées reçues.
10 idées reçues sur la classe prépa : Vrai ou Faux ?
La compétition est si féroce en classe prépa que les autres étudiants ne sont que des concurrents
Faux.
Cette idée-reçue est l’une des plus persistantes, alors qu’elle ne s’applique qu’à un nombre extrêmement restreint d’établissements. En effet, il est vrai que certains étudiants des classes préparatoires les plus cotées ont conscience qu’ils visent tous les écoles les mieux classées. C’est en ce sens qu’une compétition peut se mettre en place. Néanmoins, dans l’immense majorité des cas, les étudiants ne se voient pas tels des concurrents, mais plutôt des compétiteurs. En effet, si une compétition saine se met en place entre les étudiants, une émulation va se créer. Plutôt que dégrader l’ambiance, la cohésion du groupe va se renforcer, ce dernier étant porté par la tête de la classe. Vous serez même amenés à travailler en groupe !
La notation est si sévère que les moyennes chutent sévèrement.
Vrai.
Si vous apportez une très grande importance à la note chiffrée en tant que telle et estimez qu’avoir des notes en dessous de 10 sur 20 est insupportable, vous vous intégrerez difficilement en classe prépa. En effet, la moyenne d’une classe en CPGE est en général autour de 10 sur 20 à l’écrit, pour 12 sur 20 à l’oral. Il ne s’agit plus de considérer la note en tant que nombre sur 20, mais d’évaluer votre positionnement par rapport aux autres étudiants, mais aussi sur l’échelle de votre enseignant. En effet, certains font le choix de noter sur des échelles allant de 5 à 15, quand d’autres ne dépassent jamais 12, et où d’autres vous corrigent comme si vous étiez au concours, à savoir de 0 à 20. Il faut donc impérativement désacraliser la note et en faire uniquement un point de repère. En revanche, être attentif aux remarques de vos enseignants et observer votre progression ainsi que celle des autres est indispensable.
La vie étudiante et personnelle est réduite à néant par les études.
Faux.
L’investissement en classe préparatoire est, il est vrai, très élevé et les exigences de vos enseignants seront importantes. Pour autant, vous ne devez pas vous refuser des instants de détente, vous prenez sinon le risque d’échouer. En effet, si vous consacrez, pendant deux ans, toute votre vie à vos études, vous allez vous épuiser, mois par mois. Les concours, qui viennent clore vos deux années de CPGE, seront un véritable supplice ! Il faut accepter, chaque semaine, de vous accorder un répit. Quand certains pratiquent un sport, d’autres préfèrent privilégier des sorties entre amis. Il est vrai que vous allez accumuler de la pression, avec les devoirs surveillés ou encore les oraux. Vous devez donc impérativement l’évacuer. Quant à ceux qui réduisent leur temps de sommeil, ils risquent purement et simplement le burn-out.
De surcroît, les loisirs peuvent être utiles lors des oraux de personnalité.
Toutes les semaines, les étudiants sont confrontés, seuls, à des oraux, les khölles.
Vrai et Faux.
Vous aurez en effet, chaque semaine, deux à trois oraux d’évaluation d’une heure, que les préparationnaires appellent les khölles. Cependant, la solitude durant ces examens n’est pas celle que vous imaginez. En effet, il est rare que vous soyez confrontés à un exercice au tableau, seul, face à un examinateur qui vous juge. Au contraire, dans la plupart des cas, vous serez à plusieurs au tableau – l’effet psychologique est différent –, certes chacun avec son exercice. Mais surtout votre examinateur ne vous juge pas, il vous accompagne, vous aide, vous conseille. Certains oraux se font également en groupe, à l’instar de ceux d’histoire-géographie par exemple (tout dépend de votre enseignant…). Les khölles vous permettent d’appréhender votre stress, et très rapidement, votre aisance sera établie.
Le dossier d’admission en classe prépa ne comporte que les disciplines liées à la spécialité de la section choisie.
Faux.
Par exemple, vous pouvez être amené à penser qu’en prépa scientifique, les langues, le Français et la philosophie sont relativement peu observées par les jurys d’admission. En réalité, c’est l’inverse ! En effet, vos futurs enseignants de CPGE, pour vous sélectionner, se réfèrent naturellement aux différentes moyennes que vous avez obtenues dans les matières qui les concernent directement. Sans oublier les appréciations et votre positionnement dans la classe. En revanche, ils sont aussi attentifs aux appréciations dans les autres matières ! Par exemple, certains étudiants candidats à des classes scientifiques ont été recalés parce que leur appréciation en philosophie était négative.
Les préparationnaires doivent en effet avoir une curiosité, que les jurys apprécient.
Les classes prépa qui obtiennent les meilleurs résultats ne suivent pas le même programme que les autres CPGE.
Vrai et Faux.
Le programme des classes préparatoires est fixé au niveau national par les Ministères. Ainsi, toutes les classes préparatoires sont tenues de le suivre dans la mesure où les concours de l’ensemble des écoles portent sur celui-ci ! Ainsi, impossible de se démarquer. De plus, les thèmes nationaux sont fixés chaque année pour l’ensemble des écoles dans le cas de la culture générale. Nul ne peut y échapper. En revanche, il est vrai que certaines classes font le choix d’augmenter le rythme. Ainsi, le programme de mathématiques de la première année est effectué en quelques mois, afin de débuter dès la première année celui de seconde année, laissant ensuite le temps de travailler sur les concours. Les enseignants sont libres dans leurs pratiques pédagogiques, ils peuvent donc agir ainsi. Mais ils sont tout de même tenus de suivre les mêmes programmes, en accéléré ou non…
Le bizutage a disparu des classes préparatoires.
Faux.
Véritable rite d’entrée dans la vie étudiante, le bizutage a seulement changé de nom. Il se nomme désormais journée, soirée ou week-end d’intégration (le fameux WEI). S’il faut reconnaître que dans la plupart des cas, il se veut beaucoup moins spectaculaire et blessant que par le passé, certaines formes d’humiliation, d’atteinte à l’intégrité physique et d’atteinte à la dignité humaine existent. Dans ce cas, il ne faut plus hésiter à les combattre, en refusant de s’y soumettre, en faisant appel à des associations spécialisées ou aux forces de l’ordre. Le bizutage est une pratique répréhensible et punie par la loi, même sous ses formes les plus banales.
Les écoles à la sortie des classes prépa sont diverses, et les étudiants ont des profils différents.
Vrai.
Du côté des écoles d’ingénieur, il suffit de s’intéresser aux différents concours et aux sections des classes prépa pour le comprendre. Si certaines sont tournées vers les mathématiques, d’autres le sont vers la physique-chimie. Une multitude d’options et de formations vous seront proposées. Quant aux concours littéraires, il en va de même. Il est vrai que ce sont les Ecoles Normales Supérieures et les Instituts d’Etudes Politiques qui attirent le plus, mais les profils qui y entrent sont très variés, sans parler de ceux qui en sortent ! Enfin, les écoles de commerce sont très différentes les unes les autres, selon leurs spécialités et leurs ambitions. Tournées vers l’international, la recherche, l’entrepreneuriat… Vous aurez l’embarras du choix !
Les écoles ne recrutent que des étudiants issus des classes préparatoires.
Faux.
Au contraire ! Les écoles de commerce et d’ingénieurs mettent en place des filières parallèles afin de laisser leur chance aux universitaires. La différence étant qu’en général, les écoles recrutent à la sortie de la licence. Autrement dit, vous validez une L3 à bac+3 pour rentrer en première année, qui est elle aussi une année au niveau bac+3. Loin de perdre votre temps, vous vous êtes ainsi assuré d’avoir validé un diplôme dans le supérieur ! Certaines études montrent même que les étudiants issus de ces admissions parallèles réussiraient mieux que ceux issus des classes préparatoires.
Rien n’est donc impossible !
Si j’échoue aux concours à la sortie de ma classe prépa, ma formation n’a eu aucun intérêt.
Faux.
Les classes préparatoires, bien au contraire, mettent en place des équivalences avec certaines facultés pour vous permettre d’intégrer directement une Licence 3 à la sortie de votre classe prépa. En effet, chaque semestre, votre classe préparatoire vous accorde des crédits ECTS dans les différentes matières qui vous concernent. C’est ainsi que, même après une première année au sein d’une classe prépa, vous pouvez solliciter une équivalence, si jamais le système ne vous convient pas. Cependant, ce n’est pas le cas de toutes les CPGE, il vous faut donc le vérifier avant de poser votre candidature. Vous voilà prêts à aborder sereinement votre éventuelle rentrée en classe préparatoire, débarrassés de vos préjugés !