Allons-nous vers une féminisation des noms de métiers ?

L’Académie française se penche sur un sujet controversé : la féminisation des noms de métiers. Une avancée spectaculaire dans le monde de l’Institution française.

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Publié le 18 juin 2019 , par Marion Epinette

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La féminisation des noms de métiers

C’est arrivé un jeudi, le 28 février 2019 pour être exact. Après avoir longuement refusé, les Immortels ont finalement retourné leur veste et acceptent de procéder à une féminisation des noms de métiers, des titres, des grades.

Selon eux, il n’y avait « aucun obstacle de principe », et pourtant… Ce beau jour est arrivé. En plus d’être une première depuis le Moyen Âge, cette ouverture a été très largement approuvée par ses votants puisque seulement deux voix se sont avérée être contre.

Quand la féminisation des noms de métiers peut s'avérer compliquée

Même si c’est une avancée historique, l’Académie française reste toutefois sur ses gardes : elle se borne à l'unique « bon usage ». Elle souhaite en réalité surtout montrer qu'elle se préoccupe et entend la sensibilité de ces nombreuses femmes qui se questionnent sur la définition de leur profession. En clair, l’heure est la préconisation.

Si une bonne poignée des métiers manuels sont féminisés depuis un certain temps déjà, il semblerait, selon le rapport de la commission d’étude à ce sujet, que « la langue française a tendance à féminiser faiblement ou pas les noms de métiers (et de fonctions) placés au sommet de l’échelle sociale ». Couac.

Il n’est pas rare d’avoir vu certains titres féminins finir par se faire une place dans le chemin du langage courant, par des simples ajouts de « e » pouvant finalement passer inaperçu, d’un traditionnel « trice » ou « euse », ou bien d’un simple accent. La féminisation de la plupart des noms de métiers ne devrait, donc, pas poser de problème. Sauf qu’en fait, si. Il reste toujours ces cas d’école, ces titres qui nous mènent la vie dure, comme le mot « chef » qui a la particularité d'être un titre haut placé. Devrons-nous dire la « chèfe », la « cheffe », ou encore la « cheftaine » ? Les académiciens ont finalement fini par s’entendre et ont tranché pour « cheffe ». C'est le terme le plus couramment employé, tout simplement.

Reste encore le célèbre tourment du sort d’« écrivain » qui fait beaucoup parler de lui ces dernières semaines. Selon les règles françaises, on devrait tout bonnement dire « écrivaine ». Mais c’est là que ça se complique, certains – on ne comprend pas vraiment pourquoi – entendent le mot « vaine » et y voient-là une connotation négative. Mais n’y a-t-il pas le mot « vain » dans « écrivain » ? Mystère...

Alors, au final, que dire de cette féminisation des noms de métier ? S’il s’agit d’une jolie avancée dans l'Institution  française, elle risque encore fort de peiner à se faire une place  de choix dans la bouche de certains français. Aurons-nous un jour doit à une « Cheffe de l’État » ?