Interview start-up : Vegg’up ou l'alimentation flexitarienne à portée de main

AC
Alicia CORTINOVIS

Responsable communication & lead gen  /  WZIBII


Interview start-up : Vegg’up ou l'alimentation flexitarienne à portée de main

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Vous souhaitez manger plus sainement, adopter une alimentation respectueuse de votre corps et de la planète, mais vous manquez d'inspiration et ne savez pas où ni comment vous informer pour trouver les bons produits ? Alors l'application Vegg'Up va vous intéresser ! Salomé Tenenbaum et Robin Liétar nous présentent leur start-up et nous en disent davantage sur leur volonté de rendre l'alimentation flexitarienne accessible !

Bonjour à vous deux, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs en quelques lignes ? 

Salomé : Je m’appelle Salomé Tenenbaum, j’ai cofondé Vegg’up à la fin de mes études à HEC. J’ai toujours été passionnée par l’alimentation et l’entreprenariat, et à l’occasion d’un programme que j’ai suivi pendant ma dernière année de cours à HEC, j’ai pu commencer à réfléchir à monter le projet Vegg’up. Je me suis spécialisée dans le digital, et j’avais eu précédemment des expériences en start-up à impact social, et en conseil.

Robin : Je m’appelle Robin Lietar, j’ai cofondé Vegg’up à la fin de mon école d’ingénieur des Mines en parallèle d’un master en Machine Learning à l’UPMC. Je suis curieux, analytique et j’aime résoudre des problèmes. J’ai voulu me lancer dans l’entreprenariat à la sortie de mon école sur un sujet qui nous touche tous au quotidien : l’alimentation, avec une volonté de changer l’impact de notre consommation. J’ai eu des expériences en start-up à forte croissance et centre de recherche en IA.

Pouvez-vous nous expliquer plus en détails le concept de Vegg'up ?

L’idée de Vegg’up est née d’un constat simple : l’adoption d’une alimentation plus végétale et la réduction de consommation de viande sont en baisse structurelle, et l’alimentation « flexitarienne » est l’alimentation du futur. Le problème, c’est que le parcours alimentaire, pour s’inspirer, s’informer, trouver les bons produits, savoir où les acheter, est aujourd’hui un véritable casse-tête ! Les consommateurs doivent s’armer de courage et de patience pour naviguer entre de multiples contenus et solutions, là où leur vie quotidienne privilégie la simplicité, la fluidité et la rapidité. Vegg’up a donc pour vocation de créer une nouvelle expérience qui réponde à ces attentes pour rendre l’adoption de cette alimentation plus facile et plus plaisante.

Pour réaliser cette mission, la première étape a été de lancer une application mobile qui accompagne les consommateurs sur 3 étapes de leur parcours :

  • L’inspiration, grâce à la recommandation personnalisée de recettes végétariennes et vegans
  • L’achat, puisque les utilisateurs peuvent commander les produits qu’ils ont ajoutés dans leur liste de courses, grâce à un partenariat avec le e-commerçant bio Aurore Market
  • L’information, avec des conseils rédigés par des nutritionnistes

Après un an de lancement, nous avons rassemblé plus de 100 000 utilisateurs inscrits.

Comment cette brillante idée vous est-elle venue ? Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Cette idée nous est venue avant tout d’une expérience personnelle, puisque quand nous avons commencé à réfléchir à Vegg’up avec mon associé Robin, nous étions nous-même en train de prendre conscience de l’impact environnemental de nos choix alimentaires, et de devenir végétariens. Nous avons alors pris conscience de l’ampleur de ce nouveau mode de consommation, et de l’absence totale d’une solution qui accompagne les consommateurs sur tout leur parcours alimentaire.

Qu’est-ce qui vous a poussés à vous lancer dans un projet entrepreneurial ?

Salomé : depuis le début de mes études, j’ai toujours été très attirée par l’entreprenariat et le challenge intellectuel que représente la création d’une entreprise. Ma dernière année à HEC m’a donné l’opportunité de commencer à réfléchir sur le projet et à lui donner une première forme. A partir de là, j’ai eu envie de continuer à approfondir l’idée avec un associé au profil complémentaire du mien : j’ai rencontré Robin peu après, et c’est à la fois l’opportunité mais aussi cette rencontre qui nous ont convaincus de tenter notre chance.

Robin : L’entreprenariat m’a attiré dès mon entrée en école d’ingénieur, pour plusieurs raisons : l’excitation et la stimulation liées à au lancement d’une start-up, le potentiel d’impact et le fait de construire une entreprise avec des valeurs, qui inspire ses collaborateurs. J’ai par ailleurs une assez forte sensibilité à la conception et l’expérience utilisateur des produits que j’utilise aux quotidiens. J’ai donc décidé, en parallèle de mes études, d’acquérir des compétences plus techniques comme le développement d’applications et le traitement de données pour pouvoir avoir la main sur le produit. La rencontre avec Salomé autour d’un projet à fort impact environnemental, touchant un grand nombre de personnes couplé à notre complémentarité de fondateurs m’a poussé à commencer à ce moment-là.

Pensez-vous que l'entrepreneuriat de demain est responsable ?

Salomé : Je pense que l’entreprenariat d’aujourd’hui est de plus en plus responsable ! À mon sens, la nouvelle génération d’entrepreneurs à laquelle nous appartenons cherche dans l’entreprenariat à donner un sens à son travail. La question de la responsabilité, du sens et de l’impact, est souvent au cœur de mes discussions avec d’autres entrepreneurs. Elle peut néanmoins revêtir plusieurs acceptions. L’impact positif peut se trouver dans la mission même de l’entreprise, mais aussi par exemple dans la création d’emploi ou la façon de travailler. Dans tous les cas, je pense que les entrepreneurs d’aujourd’hui sont en train d’inventer le monde du travail de demain.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées et comment les avez-vous surmontées ?

Salomé : Créer un projet est un peu un parcours du combattant et il faut s’attendre à surmonter des obstacles et à vivre un ascenseur émotionnel presque tous les jours. En octobre 2017, nous étions prêts à lancer notre application et avions préparé tout le lancement. Au dernier moment, nous avons fait tester la version finale de l’app à nos beta testeurs, et nous nous sommes rendus compte que l’usage n’était pas du tout en phase avec ce que nous avions imaginé. Nous avons donc décidé d’annuler le lancement, et de repenser en profondeur le parcours utilisateurs sur l’application. Je pense que c’est un des plus gros obstacles que nous ayons dû surmonter : nous avons eu la chance de rencontrer seulement des petits problèmes que nous avons toujours réussi à régler rapidement.

Robin : L’entreprenariat est effectivement un vrai marathon semé d’obstacles auxquels il faut faire face. Au moment de notre première levée de fonds auprès de Business Angels les changements réguliers d’émotion étaient particulièrement prédominants. Il nous est arrivé de rencontrer deux ou trois personnes dans la même journée qui ne croyaient pas au projet, puis d’en rencontrer d’autres le lendemain qui nous soutenaient beaucoup. Ce long moment d’incertitude nous affectait chacun différemment dans l’équipe, il faut savoir en parler et prendre du recul sur ces émotions pour voir le projet dans sa globalité. C’est aussi très important de garder à côté du travail un rythme de vie sain pour appréhender ces difficultés sur le long-terme. 

Quel est votre business model ?

L’application est gratuite pour les utilisateurs, et notre business model repose sur deux sources de revenus :

  • En B2C, lorsque les utilisateurs achètent leurs ingrédients chez notre partenaire, nous touchons une commission sur les ventes
  • En B2B, nous vendons aux marques agroalimentaires aux valeurs similaires aux nôtres, de mener sur notre application des campagnes de brand content en diffusant leurs propres recettes et en parlant de leurs produits

Quelles sont les prochaines étapes pour Vegg'up ?

Nos prochaines étapes sont essentiellement d’accélérer la croissance de notre communauté, et notre recherche de fonds : nous souhaitons cloturer une levée en seed en mai.

Comment est l’ambiance chez Vegg'up ? 

Aujourd’hui nous sommes 5 à temps plein dans l’équipe, et même avec une équipe réduite, nous avons très tôt cherché à établir les premières briques d’une culture d’entreprise. Nous travaillons dans un cadre décontracté, très bienveillant, mais aussi professionnel.

Nous valorisons beaucoup l’apprentissage, et estimons que chaque personne qui travaille chez Vegg’up doit se sentir en apprentissage constant : si ce n’est pas le cas, il faut recalibrer les missions. Nous prônons aussi beaucoup ce qu’on appelle en interne les « Sozoco » (Sortir de sa zone de confort), l’audace, et la gourmandise.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui voudraient se lancer dans un projet entrepreneurial pour les aider ?

Salomé : Je pense que deux aspects sont très importants lorsqu’on souhaite se lancer dans un projet :

  • S’entourer des bonnes personnes et surtout de trouver des associés avec qui travailler est un plaisir. L’équipe est primordiale pour se donner de l’énergie et rester motivé(e) même dans les moments de baisse de moral.
  • Tester très rapidement son idée : je pense qu’on est dans un monde où tout va très vite et où on peut facilement tester une idée avec peu de moyens. Chez Vegg’up, on essaye toujours de ne pas passer plus d’un mois à développer un projet, de lancer des premières versions et d’améliorer en continu. Cela permet de se tromper rapidement et d’apprendre de ses erreurs !

Merci à vous deux de nous avoir fait découvrir votre start-up !

Si vous souhaitez en savoir plus sur Vegg'Up, on vous donne rendez-vous sur leur site web et sur leurs réseaux sociaux.

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