Eco-vélo est une toute nouvelle entreprise en cours de lancement qui propose un service simple : rémunérer les cyclistes grâce à des vélos aux couleurs d'annonceurs. Une idée simple et astucieuse pour aller en cours ou à votre stage tout en gagnant un peu d'argent de poche et en gardant la forme ! Sébastien Bourbousson, CEO de éco-vélo s'est prêté au jeu de notre interview.
Pourriez-vous présenter les personnes à l'origine de ce projet et leurs parcours ?
Ingénieur diplômé de Centrale Paris en 2007, j'ai décidé en 2013 de me lancer sur mon second projet d’entrepreneuriat, après avoir créé et dirigé Développement Sans Frontières pendant 7 ans. Issu d’une formation généraliste, je me suis spécialisé en Création d’entreprise pour ma dernière année à Centrale. Rapidement, après avoir parlé de l’idée « écovélo », j'ai été rejoint par deux amis, convaincus que le projet proposait une nouvelle approche du secteur de la publicité et que le volet social et environnemental était l’aspect différenciant. Antoine Aubry et Sarah Ligerot ont intégré l’équipe fin 2013. Antoine est diplômé de l’ESC Caen et de l’INSEEC Paris, et a travaillé 6 ans dans la gestion de clientèle internationale pour le compte de compagnies d’assurances ou de sociétés de logistique. Sarah est diplômée de l’Institut Pratique du Journalisme et du Centre de Ressources Informatique et a travaillé au départ pour des organismes de presse pour ensuite se lancer en freelance dans le développement de sites web. Le concept Ecovélo en quelques mots ?
Être payé pour faire du vélo... !
Il s’agit en fait de créer un modèle « light » de vélos publicitaires afin que les cyclistes qui utilisent ces vélos soit récompensés en fonction de la visibilité qu’ils créent pour l’annonceur qu’ils ont choisi. Une sorte de « sponsoring des cyclistes du quotidien ». Les vélos sont trackés par GPS et couplés à une application sur smartphone, ce qui permet de mesurer la nature des déplacements et des stationnements réalisés par les flottes de vélos. Les cyclistes sont libres d’utiliser le vélo comme ils veulent. Par contre, plus ils roulent ou stationnent dans des zones d’intérêt, plus ils sont récompensés. C’est un moyen pour les annonceurs de faire de la communication mobile et virale, en pénétrant le cœur des villes. Pourquoi avez-vous décidé de lancer ce concept ? L’idée est venue simplement, car je garais mon vélo tous les jours à côté de voitures (Smart) publicitaires, et je me suis dit que mon vélo pourrait jouer le même rôle avec moins de contraintes. En poussant un peu le modèle économique, l’idée tenait la route, où la piste devrai-je dire. Venant du secteur de la solidarité internationale, je voulais, pour mon nouveau projet, intégrer absolument un volet social à mes activités. C’est alors que je me suis rendu compte que de nombreuses entreprises d’insertion ou centres d’aide par le travail était déjà spécialisés sur le montage et la réparation de vélos, et que ce serait certainement une bonne chose de leur confier la gestion de notre flotte de vélos. La surface publicitaire est « douce », le concept incite à la pratique du vélo et crée des externalités positives sur l’environnement et la santé des personnes... il y avait à priori suffisamment d’éléments vertueux autour de cette idée pour que je décide de lancer le concept.
Quelle cible visez-vous ?
Nos clients, ce sont les annonceurs, il ne faut pas se tromper. Notre communauté de cyclistes, c’est économiquement un moyen de parvenir à réaliser des campagnes de communication responsable. Au niveau des annonceurs, nous ciblons surtout les grandes enseignes qui cherchent à se différencier et ont les moyens de déployer des campagnes de communication d’envergure. Nous ciblons naturellement les entreprises qui ont une démarche responsable et écologique, même si naturellement le fait de choisir écovélo® pour communiquer les aide à avoir cette démarche. Pour les cyclistes, nous avons besoin de personnes qui roulent et stationnent dans des zones passantes, proche des centre-ville en général. Nous enregistrons beaucoup de réservations venant d’étudiants qui cherchent à arrondir les fins de mois, mais ce ne sont que 50% des cyclistes. Les autres personnes sont cadres, retraités, demandeurs d’emploi... l’intérêt pour notre projet est grandissant, la situation économique des ménages aidant en ces temps de sortie de crise. Comment les étudiants pourront-ils gagner de l'argent grâce à vous ?
Les étudiants pourront être récompensés pour leur utilisation des éco-vélos dès lors qu’ils utilisent le vélo 2 à 3 fois par semaine au moins. Sinon, l’intérêt est moindre. Si leur campus est en dehors de la ville, ce sera moyennement intéressant pour nous s’ils stationnent le vélos autour.
Nous étudions les données de mobilité de chaque personne pour savoir si cela vaut la peine de louer un écovélo. Nous n’avons pas intérêt, et les étudiants non plus, à faire circuler des personnes qui ne gagneront pas plus d’argent que ce que leur coûte la location du vélo. Les rémunérations sont calculées à la fois en fonction des kilomètres roulés, et des heures de stationnement réalisées. Il est donc possible, même si l’on ne roule pas, de gagner un peu d’argent en laissant stationner son vélo aux bons endroits, mais ce n’est pas optimal. À défaut d’être sélectionné dans le panel des cyclistes écovélos, les étudiants pourront dans tous les cas gagner de l’argent en se mettant au vélo plutôt qu’en prenant la voiture ou les transports en commun, c’est une solution économique.
Votre problème principal semble être le coût élevé des publicités qui freinent les annonceurs, comment comptez-vous les convaincre ?
Notre problème principal, c’est la complexité technologique et la gestion des panels de cyclistes, cela demande un travail de précision et une technicité forte. Cela explique que nous ayons des délais important pour les lancements ville par ville. La question du coût pour les annonceurs est une vraie question cependant. Les supports publicitaires installés sur les vélos ont un coût, et la rémunération des cyclistes également. Plus la campagne de communication est courte, plus elle aura un coût à la face/semaine élevé. Nos tarifs sont légèrement inférieurs à un tarif sur arrêt de bus pour un annonceur. La différence est de taille cependant, car nos vélos sont beaucoup plus regardés que les arrêts de bus ou les panneaux plantés au beau milieu des trottoirs, alors que la surface est plus petite. Nous avons également l’avantage de pouvoir faire circuler nos vélos partout, même en zone piétonne ou dans les hyper-centres, là où les mobiliers urbains publicitaires ne sont pas autorisés aujourd’hui. Nous sommes confiants sur notre capacité à trouver des annonceurs qui souhaitent se différencier en communiquant sur des vélos, ça commence déjà à faire le buzz et il n’y a pas d’équivalent en France. Les clients finaux sont très sensibles à la façon dont les annonceurs essaient de les toucher. Nos meilleurs ambassadeurs, ce sont finalement peut-être les cyclistes eux-mêmes qui, en arborant la communication d’une entreprise sur leur vélo font preuve d’une démarche proactive et très intéressante pour la fidélisation marketing. Plus notre communauté de cycliste sera engagée, mieux ce sera. Nous avons déjà reçu plus de 500 réservations de vélos en quelques mois, nous sommes actuellement sur un rythme de 50 réservations par semaine, en voilà un bon moyen de convaincre les annonceurs que des particuliers sont prêts à rouler pour eux ! Quand et où Ecovélo sera disponible ?
Écovélo se lance cette année sur Nantes et Paris. Nous élargirons les villes de déploiement l’année prochaine en ouvrant Lyon, Lille, Strasbourg, Montpellier, Marseille, Rennes, Toulouse, Bordeaux et Nice, si le projet prend effectivement son envol. Notre enjeu est de pouvoir rapidement proposer des campagnes à l’échelle nationale pour les annonceurs. Nous recevons de nombreuses demandes pour d’autres villes, mais cela dépendra de la volonté des annonceurs de communiquer sur des villes plus petites.