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Le 11 mai 2016, le cabinet ALTO Avocats organisait un workshop au NUMA Paris sur le thème de l’économie collaborative, avec l’intervention d’ALTO Avocats, Airbnb et Studizen. En compagnie de Nicolas Ferrary directeur général d’Airbnb en France et d'Ilan Amar fondateur du site web Studizen, le cabinet a animé une soirée juridique mais aussi économique.
L'économie collaborative comme moteur de l'innovation juridique
Difficilement définissable, elle se traduit par le fait que l’usage est plus important que la possession d’un bien ou d’un service. C'est ainsi que le directeur général d'Airbnb en France a défini ce modèle économique. Maitre Haddad du cabinet Alto Avocats a d'ailleurs souligné que "cette économie qui bouge en permanence n’est pas forcément comprise par les pouvoirs publics". Il a ajouté que « la loi ne suit pas le rythme des innovations. En matière d’économie collaborative, les faits précèdent le droit ». D'où l'importance d'avoir recours à un cabinet d'avocats spécialisé dans les start-up. Cette citation était corroborée par Nicolas Ferrary, directeur France de la célèbre plateforme d’hébergement qui a exposé l’origine, mais surtout l’objectif d’Airbnb c’est-à-dire : gagner un peu d’argent en accueillant des personnes chez soi. Conscient que ce nouvel usage qui grandit peut inquiéter, il a insisté sur la volonté d'Airbnb de rassurer en donnant le plus d’informations possible et en encourageant les particuliers à optimiser leurs logements. Ouvert à la discussion avec les différentes parties prenantes soit avec les industries d’hébergements touristiques ou encore avec les gouvernants des pays, Airbnb est en veille permanente sur l'évolution juridique. Ainsi fin avril, un amendement a été voté au Sénat demandant aux locataires des grandes villes françaises de s’enregistrer en mairie. Nicolas Ferrary considère que
"C’est uniquement une mesure qui va mettre des bâtons dans les roues des particuliers".
Risques juridiques dans l'économie collaborative: l'exemple de Studizen
Grand témoin de cette soirée, Ilan Amar a exposé aux participants son expérience. En 2015, il a lancé avec deux développeurs le site Studizen à destination des étudiants. Résumé, cours, mémoire, prise de notes et autres sont mis à disposition de tous. Inspiré d'une expérience universitaire en Australie des fondateurs, le site est conçu pour permettre aux étudiants d’échanger et/ou de partager leurs productivités à travers des contenus pédagogiques instantanés. Studizen optimise le temps de la vie étudiante, les données sont classées et archivées pour faciliter les recherches quotidiennes et les besoins des étudiants. Un concept florissant qui donne aux universitaires le choix de revendre ou de mettre à disposition gratuitement leurs cours. « Avec des prix qui tournent en moyenne à 5 euros, c’est du micro paiement ». Selon Ilan Amar
« il y a un réel intérêt à avoir accès à ses prises de notes de qualités ».
Le succès rapide du site avait alors alerté les professeurs et les établissements qui malgré la légalité du système avait contesté sa légitimité. Le fondateur de Studizen a expliqué comment il avait fait pivoter son modèle vers un agrégateur de contenus pour les établissements permettant aux enseignants, aux établissements et aux étudiants de communiquer de façon fluide sur un seul système centralisateur. Il a ainsi ajouté « On préfère demander pardon que demander l’autorisation ». Durant cette soirée, les entrepreneurs présents ont pu librement poser de nombreuses questions portant sur l'avenir de l'économie collaborative, la relation avec les pouvoirs publics ou bien les futurs modèles économiques des deux start-up présentes.