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Faire des stages tout au long de ses études a longtemps été la solution imparable pour trouver un job. Avec la crise et le chômage de plus en plus important des jeunes, l’accès au monde du travail s’est complexifié. Alors que la plupart des emplois se trouvent par réseau, souvent les étudiants négligent de se créer un profil LinkedIn (leur nouvelle vitrine professionnelle) et de commencer à y nouer des contacts avec toutes les personnes croisées au cours de leurs expériences dans le monde professionnel. Depuis quelques années, le mémoire de fin d’études s’est également transformé en une nouvelle clé pour trouver un job plus facilement. Souvent négligée, elle permet d’ouvrir la porte de nombreux experts et de bénéficier ensuite de leurs réseaux. Magnifique opportunité d’accélérer une recherche, peu d’étudiants utilisent cette arme pour communiquer plus efficacement. Régulièrement, au cours de ma carrière, j’ai été maître de stage d’étudiants ou ai répondu à des interviews pour les aider à enrichir leurs mémoires. Voici quelques conseils tirés de ces expériences par Alban Jarry.
Penser à l’après mémoire
Dès la conception du mémoire, la détermination de son sujet, la rédaction de ses premiers contenus, … vous devez vous poser la question du devenir de cet écrit. Soit le faire comme une corvée obligatoire à rendre dans la cadre de la fin de son cursus pour obtenir un diplôme et éviter une note éliminatoire. Dans ce cas, il n’aura pour seul objectif que d’être oublié de tous quelques jours après sa soutenance. Soit le prendre comme l’occasion de nouer des contacts plus larges avec le monde professionnel et d’élargir la panoplie des possibles en communicant efficacement sur son contenu. Avec le développement des médias sociaux, les mémoires sont entrés dans une nouvelle ère dans la façon de les rédiger et d’en tirer profit. Fer de lance d’un premier personal branding, ils peuvent rapidement devenir une clé de voute de la réputation professionnelle naissante de l’étudiant qui l’a réalisé. Ils doivent être vus comme un élément différenciant pour montrer les qualités du diplômé.
La confidentialité
Le premier élément à fixer sera l’aspect confidentiel ou non de son contenu. Attention, il ne faut pas confondre un rapport de stage et un mémoire. Souvent des étudiants se laissent enfermer dans l’option d’un mémoire confidentiel qui décrit les méthodes de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. L’exemple de Telsa ou Facebook qui mettent à dispositions leurs brevets ou recherches (1), montre qu’il n’est nul sujet de mémoire qui sera suffisamment confidentiel pour ne pas être publié.
Le sujet
A trouver en fonction des thèmes d’actualité du secteur visé ou du type de travail recherché. Sur le papier l’idée est simple mais rapidement la question se pose de comment trouver ce thème et quels sujets peuvent susciter la curiosité du monde professionnel ? Visiter les sites internet des principales associations professionnelles, consulter la presse et les revues du secteur, regarder les thèmes discutés en tables rondes des conférences donneront rapidement une vision des sujets possibles. Il faut plutôt choisir des sujets émergents que des sujets déjà traités depuis plusieurs années et sur lesquels il existe une forte littérature écrite par des spécialistes. Plus le sujet sera porteur et à la mode, plus il sera facile de trouver un angle original pour l’aborder… et de futurs lecteurs !
Qui interroger ?
Les experts du sujet ! Un mémoire avec des interviews des principaux experts du thème aura une valeur inestimable (et souvent la note sera exponentielle). Il renforcera la qualité du contenu et donnera l’occasion à l’étudiant de parler avec les professionnels référents. Comme pour le sujet, il faut relever les noms de toutes les personnes travaillant sur ce thème dans les groupes de travail et commissions des associations, ceux qui répondent à des interviews ou écrivent des tribunes dans la presse, ceux qui participent à des tables rondes des conférences. Pour les contacter, le plus simple est de passer par Twitter, les experts présents sur cette plateforme sont souvent assez réceptifs à des demandes et empathiques. Twitter est un formidable terrain de chasse pour un étudiant et relativement peu utilisé pour cela. Il est beaucoup plus facile d’y entrer en contact avec des professionnels et ensuite de renforcer la relation en les invitant sur … Linkedin. Sinon, il faut tenter une approche par LinkedIn via un message lors de la demande de mise en relation. Plus l’expert sera actif en publiant des nouvelles, plus les chances de le contacter seront importantes. Aujourd’hui, le « marché » de la demande n’est pas saturé sur ces plateformes, autant en profiter !
Où publier ?
Sur SlideShare ! Pour partager le plus largement possible cet écrit et le rendre accessible sur son profil LinkedIn. Un profil LinkedIn est fait pour être enrichi et l’ajout d’une ligne « publication « le rendra encore plus attirant. L’art du titre pour le mémoire prend aussi à ce moment toute son importance. Sur un CV, il est primordial de le mentionner et souvent il sera plus valorisant qu’un séjour de quelques jours dans un pays étranger !
Des exemples ?
Afin d’illustrer la force d‘un sujet qui intéresse les professionnels (et les professeurs), voici 2 exemples d’étudiants qui ont poussé le raisonnement de la publication jusqu’au bout. Jérôme Boullay s’est intéressé au sujet de la directive européenne AIFM. Les thèmes réglementaires ne passionnent généralement pas beaucoup d’étudiants mais intéressent beaucoup de professionnels. Jérôme m’avait contacté via LinkedIn en tant que Président du Groupe de Travail sur le Reporting d’AIFM de l’Association Française de la Gestion financière, puis je lui ai proposé de partager son mémoire sur mon blog et via mon compte SlideShare. Résultat, en 2 ans, son mémoire a été vu plus de 8 500 fois ! Et à chaque fois que le thème d’AIFM redevient d’actualité, il est de nouveau massivement consulté.
Claire Carpentier s’était intéressée au sujet des réseaux sociaux en finance. Elle m’avait contacté aussi via LinkedIn. En complément, je l’avais orientée vers d’autres spécialistes de ce thème. Elle obtient ainsi le témoignage de plusieurs participants aux travaux du groupe de travail de l’AFG sur les réseaux sociaux et celui du président de la banque dans laquelle elle travaillait. Résultat, Claire a publié sur son propre compte SlideShare son mémoire qui a été vu plus de 1 800 fois en 2 ans.
Depuis Claire est entrée dans le monde du travail et a produit, avec Nathalie Coutard, une étude sur les réseaux sociaux et l’entreprenariat féminin en Bretagne (pour le réseau Femmes de Bretagne). Claire s’est inspirée de la méthode de réalisation de mon livre blanc « 735 utilisateurs aimantés par LinkedIn » et de son mode de diffusion. Cette étude et ses extraits ont été vus plus de 10 000 fois en quelques mois.
Utiliser les moyens de communications modernes est donc une source de visibilité non négligeable. Jérôme et Claire ont bien entendu ajoutés ces publications sur leurs profils LinkedIn : le profil de Jérôme et celui de Claire.