Entrepreneurs français à l'étranger : comment ont-il réussi ?

Entrepreneurs français à l'étranger : comment ont-il réussi ?

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Publié le 13 novembre 2014 , par Léa Beli

Sommaire :

Pour la rentrée du Mash Up, nous avons décidé de traiter un sujet plus que d'actualité, celui du succès des start ups françaises à l'étranger !  Alors que les premiers euros du budget de 15 millions d'euros de la French Tech visant à promouvoir les acteurs du numérique français sur la scène internationale devraient être injectés début 2015, de plus en plus de start ups françaises cartonnent à l'international !

Comment ces start ups françaises sont-elles devenues des succès à l'échelle mondiale ? Comment leurs dirigeants ont-ils choisi leurs pays d'implantation ? Quelles ont été les difficultés rencontrées ? Nous avons eu le grand plaisir de recevoir des invités de marque, Frederique Grigolato (CEO de Clic and Walk), Anissia Tcherniaeff (COO de Djump), Nicolas Brusson (COO de Blablacar) et Didier Rappaport (CEO de Happn) qui nous ont livré avec passion et optimisme de précieux conseils le 15 octobre au NUMA !

logo mash up

Les start ups présentes à la conférence "Entreprendre à l'étranger" : 

Blablacar.fr, premier service de covoiturage entre particuliers pour les longues distances, a été fondé en 2006 et compte aujourd'hui plus de 10 millions de membres répartis dans 13 pays.

Happn est une application mobile de renconctres basée sur la géolocalisation ("Retrouvez les personnes que vous avez croisées"). Elle a été lancée début 2014 et fait désormais un carton à Paris mais aussi à Londres, Berlin, Barcelone ou encore à New York.

Clic and Walk, application de collecte de données marketing en temps réels par les consommateurs a été élu l'une des start ups les plus innovantes du monde par l'Unesco & Netexplo en 2014, soit 2 ans à peine après sa création.

Djump est une application mobile de covoiturage entre particuliers avec un fort aspect communautaire (la communauté de Djumpers entretient des relations bien plus poussées que le simple partage de trajet). Elle a été fondée initialement à Bruxelles et est désormais disponible à Paris.

Think global

Le premier mot d'ordre de la soirée est donné : lorsqu'on crée sa start up, il faut penser internationalisation dès le début. Blablacar n'était même pas encore rentable lorsque l'équipe a commencé à attaquer les premiers marchés européens. Et ce fut une stratégie payante puisque Nicolas Brusson le souligne, 75% de la croissance de Blablacar vient aujourd'hui des marchés hors France. Ce postulat est presque une évidence à l'heure du numérique pour Frédérique Grigolato puisque comme elle le souligne très justement, le digital est par essence global :

Quand on a un site se terminant en .com, il est indispensable de penser international

Le choix des pays de destination : un choix stratégique

Si les start ups de nos invités ont toutes d'abord attaqué le marché européen, ce n'est pas par souci de facilité. L'Europe n'est pas uniforme, les différences de culture, de règlementation ou encore de législation font de chaque implentation en Europe un travail d'adaptation de fond. Et pour nos intervenants, cette capacité d'adaptation est clé pour une internationalisation réussie.

L'internationalisation n'est pas qu'une question de traduction , comme le précise Nicolas Brusson.

Clic and Walk, qui repose sur la récolte de données consommateurs, a par exemple du s'adapter à la législation allemande en terme de protection des données personelles. Connaître la culture du pays dans lequel on s'implante est également indispensable et Anissia Tcherniaeff nous le prouve avec humour et recul en rappelant que Djengo (i.e Djump pour les entreprises) a échoué au Brésil à cause d'une mausaise connaissance du pays.

Pour faciliter l'exportation de nos start ups en Europe, ne pourrait-on pas créer un business européen plus homogène ?

Nicolas Brusson, soulève la question ! Le choix des pays dans lesquels une start up s'implante est avant tout une question d'opportunités. Blablacar s'est par exemple implanté d'abord en Espagne, un pays où la concurrence sur le marché du covoiturage était faible à l'époque, mais ne l'a pas fait en Allemagne car il y avait à l'inverse beaucoup de concurrents ! L'acquisition des leaders en place sur les marchés extérieurs est aussi un excellent moyen de s'implanter à l'étranger, c'est ce qu'a notamment fait Blablacar en Italie.

Différentes façons de gérer la globalisation de son entreprise

Lorsqu'on parle d'expansion à l'international, se pose également la question de la gestion en interne de cette internationalisation. Comment garder une culture d'entreprise lorsque les équipes, souvent de nationalités différentes, sont eparpillées aux quatre coins du globe ? Les témoignages de nos invités nous prouvent qu'il n'y a pas une solution unique, chaque entreprise trouve la sienne en fonction de son histoire et de sa culture interne.

Bien qu'implanté dans plusieurs pays européens, Clic and Walk ne dispose que d'un bureau à Paris, où des collaborateurs de 9 nationalités différentes se cotoient ! Ce brassage culturel en interne résulte en une grande richesse qui permet à Clic and Walk d'être sans cesse amélioré via les inputs des collaborateurs.

À l'inverse, Blablacar a décidé de créer quelques antennes à l'étranger gérées par des équipes locales mais qui se retrouvent régulièrement au siège parisien pour des workshops qui permettent de maintenir une culture d'entreprise commune. L'autre avantage non négligeable dans la stratégie adoptée par Blablacar : elle permet de tirer des best practices de chaque pays et de les répertorier dans un livre blanc partagé à tous les collaborateurs. Le mot de la fin :

"L'internationalisation est indispensable à la survie d'une boîte", Didier Rappaport, CEO d'Happn.