Trois points essentiels pour savoir valoriser son expérience en asso étudiante

Mis à jour le  16 avril 2019

Trois points essentiels pour savoir valoriser son expérience en asso étudiante

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Sommaire :

Je parlais il y a quelques jours des raisons de s’investir dans une association étudiante. Comme je ne doute pas que tu es maintenant convaincu(e), il est maintenant temps de se pencher sur une question cruciale : comment valoriser cette expérience, notamment lors d’un recrutement ? Voici les trois points essentiels pour tirer le meilleur de ton expérience.

Inclure cette expérience dans un ensemble cohérent

Ceci est vrai de manière générale : ton cursus doit former un ensemble cohérent, avec des transitions logiques et justifiées. Évidemment, tout le monde tâtonne, essaie des pistes puis les abandonne, trouve sa voie, en trouve une autre... C'est normal, et les recruteurs le savent. Mais il n'est jamais rassurant d'être face à une personne instable : et si le candidat face à moi changeait de nouveau d'avis et quittait son job/stage au bout de deux mois ?

C'est donc à toi de trouver une "histoire" à raconter qui explique ton parcours - on appelle ça du storytelling, c'est très important en marketing, et rechercher un job, c'est faire de l'auto-marketing. Bien sûr, si tu es passé(e) de la chimie à l'architecture via le grec ancien, mieux vaut être direct(e) et dire que tu t'étais trompé(e) de voie, ça vaudra mieux que d'établir une histoire bancale. J’en profite pour rappeler que quand un recruteur te demande de te présenter, il attend cette histoire de quelques minutes, et pas un monologue d’un quart d’heure. A titre d'exemple, voici l'histoire que je racontais aux recruteurs (maintenant, j’ai le privilège d'écouter les histoires des autres).

Elle n'est pas parfaite, loin de là, mais c'est un premier exemple : « En arrivant à l’École des Ponts, j’étais attiré par la Junior-Entreprise, qui était pour moi un premier pas vers le monde de l'entreprise. J’ai ainsi découvert la gestion de projets, le management, la stratégie et l’entrepreneuriat, tout en multipliant les expériences associatives ambitieuses. J’ai prolongé cette expérience au cours de deux stages de césure de six mois dans le conseil en stratégie et management, au sein de petites structures.

En troisième année, le MBA des Ponts que j’ai eu l’opportunité d’effectuer s’est imposé comme une évidence pour approfondir mes connaissances sur les sujets qui me passionnent. Continuant dans cette voie, je cherche maintenant un premier emploi dans le conseil en stratégie, qui me permettra de rapidement obtenir des responsabilités et dans lequel j’ai la certitude que mon esprit entrepreneurial pourra se développer en me donnant l’opportunité d’exprimer et d’exploiter mes idées. »

Je ne parle pas, par exemple, du département Génie Industriel que j’ai choisi au Ponts, non pas parce qu’il ne cadre pas, étant donné que deux grands axes de formation de ce département sont le business et l’innovation, mais parce que ce n’est pas forcément une « photo » que je veux mettre en valeur dans mon album : il me faudrait alors expliquer pourquoi l’industrie a disparu de mon cursus depuis. Le moment clé de ton histoire est évidemment la fin : tu dois présenter comme logique le fait que tu te trouves devant ce recruteur pour demander ce poste en particulier. L’expérience associative peut beaucoup t’aider en cela, en apportant un lien qui pourrait ne pas être évident par ailleurs.

Mettre en valeur les apprentissages et les réalisations

L’intérêt des associations est certain, oui, mais il ne faut pas croire que c’est une expérience qui parle d’elle-même : par nature, les travaux réalisés dans les associations sont très variées, et les contributions des différents membres variables. L’objectif est donc de mettre en valeur ce que tu y as fait, ce que tu y as appris et de donner quelques indicateurs qui pourront ancrer tes affirmations dans un cadre plus concret.

Concernant ce que tu y as fait tout d’abord, rien de très difficile, il s’agit simplement de mettre en valeur les actions les plus marquantes : l’établissement d’un partenariat, l’animation d’un groupe de travail, la gestion d’un projet, etc. Il ne faut pas croire que tout le monde sait ce que fait une association donnée ou un poste en particulier : c’est très variable d’un établissement à l’autre.

A propos de ce que tu as appris, c’est exactement la même chose : ne prends rien pour acquis, et détaille les principaux apprentissages que tu as faits et les compétences que tu as acquises, de préférence en lien avec l’activité que tu souhaites exercer. Des exemples parmi d’autres : gestion de projets, vente, marketing, etc. Bien évidemment, je ne peux que te recommander de prendre un peu de recul sur ton expérience associative.

D’une part pour tirer les leçons des succès et échecs, mais également parce que cet exercice te sera demandé – tu peux par exemple avoir à expliquer comment tu t’y prendrais si c’était à refaire.

Ne pas s'emballer (et ne rien inventer)

Je m’adresse ici en particulier aux personnes qui (comme moi) ont eu la fâcheuse tendance d’être hyperactives en associations : c’est évidemment très bien, et nous pouvons en être fiers. En revanche, lorsque tu te présentes à un recruteur, il faut éviter de prendre les associations comme unique référence pour ton expérience : tu dois montrer qu’il y a aussi autre chose dans la vie pour toi et que tu as d’autres qualités que celles que tu as acquises en association !

Lors d’un entretien, une consultante m’avait notamment fait remarquer que j’occultais totalement mes autres expériences au profit de quelques associations. Bien qu’elle m’ait sorti cela à côté d’un argument totalement fallacieux , elle avait tout à fait raison sur le fond : ne fais pas la même erreur ! En revanche, j’entends aussi qu’il ne faut pas en rajouter, ou s’inventer des réalisations fictives. Les informations présentées, bien qu’évidemment tournées à ton avantage, doivent rester basées sur des faits. Ne - Mens- Jamais.

Un petit exemple, si cela peut t’en dissuader : il y a quelques années, un étudiant, à l’occasion d’un entretien à Londres, s’était improvisé président d’une association étudiante prestigieuse – aucun risque a priori, puisque son entretien n’était même pas en France. Quelle chance y avait-il pour que le véritable président passe ce même entretien peu après ? Et pourtant… Et même s’il n’avait pas été découvert à l’entretien, cette faute est un motif de licenciement immédiat sans aucune indemnité si elle est découverte après l’embauche. Une chose cruciale que j’ai apprise, c’est que le monde est très, très, très petit.

Alors tiens-t-en à la vérité, c’est toujours la position la plus défendable ! (et accessoirement la plus éthique). Es-tu prêt(e) à affronter les entretiens d’embauche ? N’hésite pas à partager ta propre expérience dans les commentaires.

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