Pourquoi effectuer un stage dans une start-up ?

Pourquoi effectuer un stage dans une start-up ?

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Publié le 14 mars 2013 , par Pierre Simonnin

Start-up, TPE, PME, Grand Groupe… Que choisir ?

La première recherche de stage est un moment délicat pour quasiment chaque étudiant. D’une part, parce que c’est le premier pas dans la vie professionnelle : sur la base de ce qu’il a appris en cours et des quelques présentations d’entreprises auxquelles il a assisté, l’étudiant va devoir choisir un métier et un secteur, tout en sachant – ou pire, en l’ignorant – que cette expérience le suivra tout au long de son début de carrière, qu’il devra l’assumer et en justifier la cohérence avec son parcours et son projet professionnel – qu’il commence tout juste à esquisser. Il n’est plus temps d’essayer, il faut choisir. D’autre part, parce que c’est un exercice totalement nouveau : il ne s’agit pas ici de démontrer comme à un concours une connaissance mesurable – la connaissance d’un théorème, ou même la maîtrise d’une langue – il s’agit au contraire de montrer tout ce qui est purement subjectif : la capacité à s’adapter, à travailler dans une équipe, la motivation… et surtout de convaincre que l’on est la personne rêvée pour le poste face à de nombreux candidats… même si l’on est loin d’être certain de supporter ne serait-ce qu’une semaine de ce travail.

Et si, au lieu de se battre pour accrocher le nom d’un grand groupe connu en France ou à l’international à son CV, on se battait simplement pour un projet auquel on croit, une équipe dans laquelle on se sent bien ? Pourquoi ne pas tenter un stage dans une start-up ? En effet, tout comme il est plus facile d’avoir écouté la discographie complète des Sex Pistols que de Bob Dylan, il est plus simple d’appréhender l’activité d’une start-up que d’un grand groupe, pour la simple raison de la différence de volume.

Pour un étudiant en recherche de stage qui ne sait pas où il va mettre les pieds, il peut être intéressant de chercher dans un premier temps à aborder le monde professionnel par un projet de start-up qui l’intéresse. L’avantage, c’est qu’il est possible de savoir lors des entretiens si l’équipe dans laquelle on peut avoir l’occasion de travailler convient, car le ou les entretiens suffisent souvent à rencontrer toute l’entreprise. De plus, même si le sujet d’un stage en start-up n’est pas forcément plus compréhensible ou abordable que dans une entreprise de taille plus conséquente, le lien avec l’activité de la structure d’accueil peut être plus simple à cerner. Cependant, ce n’est pas ici que repose la vraie plus-value d’un stage en start-up : les différences perçues lors du choix du stage et du recrutement peuvent tout de même rester minimes.

Quel est, alors, l’avantage, suffisant pour motiver cet article, d’un stage en start-up ?

Je vais commencer par donner l’exemple du premier stage, d’une durée de six mois, que j’ai réalisé durant mon année de césure. Je l’ai effectué dans une TPE (très petite entreprise), Succeed Together, qui organisait des séminaires interactifs d’entreprises grâce à son outil Meeting Software. Ce n’était pas une start-up à proprement parler puisqu’elle avait 5 ans d’existence, mais elles était dans cet état d’esprit – et même état tout court – qui caractérise les start-up : « en phase plus ou moins longue de développement d'un produit, d'une idée, d'une étude de marché, etc., et de recherche de partenaires » (source : Wikipedia). Alors que mon sujet de stage comprenait initialement deux axes de développement commercial et un de recherche et développement, je me suis rapidement retrouvé impliqué dans la vie de l’entreprise, son développement et les séminaires clients. J’ai pu, en six mois, passer de « stagiaire support » à celui d’acteur – modeste, certes – du succès de l’entreprise, en pilotant seul ou assisté des séminaires de 100 à 300 personnes. De mes autres expériences dans le monde professionnel, je sais qu’une telle progression aurait rarement été possible en me montrant simplement fiable et motivé dans une entreprise de taille plus importante. Pour moi, c’est donc bien ici que repose le principal intérêt d’un stage en start-up – ou même en TPE. Un sujet de stage, même interne, permet d’être en contact direct ou indirect avec les clients et leurs problématiques, les décideurs stratégiques, les services financiers, les services support, marketing… Même si ces tâches internes sont souvent effectuées par les mêmes personnes, voire une seule, leur fonctionnement reste semblable à celui d’une PME – mais est souvent peu comparable à celui des grandes groupes. Il s’agit donc d’une expérience qui permet d’avoir un des scopes les plus larges que l’on puisse trouver au cours d’un stage.

Tenter l’aventure Ceci est bien beau…

Mais pourquoi une start-up irait-elle s’encombrer d’un stagiaire ? Pour de nombreuses raisons, parmi lesquelles le faible coût et l’apport de jeunesse – avec ce que cela peut impliquer : dynamisme, œil neuf, motivation… Attention cependant à ne pas se faire exploiter : il n’est pas normal de se faire imposer plus de 40 heures par semaines sans avoir son mot à dire, ou de se couper de toute vie sociale. Cela ne fait cependant pas de mal de s’investir dans un travail s’il est intéressant et gratifiant, au contraire : il serait dommage de se contenter de la logique du moindre effort et de se passer d’une si belle occasion d’apprendre. Je ne prétends cependant pas présenter ici le stage universel : tout le monde ne s’y plaira pas forcément. Il vaut donc mieux être autonome, prêt à partir à l’aventure et intéressé par le sujet ou le domaine. Pour ceux qui se laisseraient tenter, ou souhaiteraient simplement découvrir le monde de l’entrepreneuriat pour ne pas se fermer cette porte, de nombreux moyens existent.

Le premier est le Mash-up : par l’organisation de rencontres régulières à destination des étudiants, les organisateurs – une équipe d’élèves d'HEC – ont l’ambition de créer la référence en termes de rencontres d’étudiants entrepreneurs, avec un concept fédérateur, rassemblant plus de participants à chaque édition.

Les startup weekends sont aussi des rendez-vous phares qui permettent aux personnes motivées de travailler ensemble à la création d’une startup durant deux jours. De nombreux autres événements et conférences existent bien entendu sur le sujet. Quant au problème qui nous intéresse ici en particulier, à savoir trouver un stage dans une startup, vous pouvez notamment chercher du côté d’Enternships, Innovons Ensemble, et bien entendu tous les sites classiques d’offres de stages. Je dois cependant mettre en garde tous ceux qui souhaiteraient découvrir ce monde de l’entrepreneuriat : c’est un phénomène extrêmement contagieux, qui donne rapidement envie de tenter l’aventure ! Pour ceux qui toutefois ne souhaiteraient pas continuer dans le domaine de l’entrepreneuriat, est-il possible de rebondir ?

La réponse est bien entendu oui, à condition d’être en mesure de justifier ce choix, ce qui reste relativement facile. En effet, un esprit entrepreneurial reste très largement valorisable dans le monde de l’entreprise, l’intrapreneuriat* y étant une notion de plus en plus répandue. Bien entendu, le stage en start-up reste une solution à destination de profils spécifiques, et n’est pas non plus la seule expérience entrepreneuriale : l’investissement en Junior-Entreprise, dont j’aurai l’occasion de reparler dans un prochain article, est également une excellente formation en la matière.

Toujours est-il qu’une start-up est pour moi une formidable opportunité pour partir en stage. * l’intrapreneur est un « innovateur acteur de l’entreprise », comme le définit Véronique Hillen, fondatrice de la d.school Paris-Est, elle-même novatrice en ce qui concerne la place de l’innovation dans la formation d’ingénieur