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Si le ghosting connait ses heures de gloire en amour, il semblerait que le phénomène revienne faire des siennes… Cette fois-ci, il s’invite dans le milieu pro, pour le plus grand malheur de beaucoup. Et on comprend, personne n’a envie d’apprendre une rupture (de contrat ou amoureuse, ça marche pour tout) en n’ayant plus aucun signe de vie du jour au lendemain. Sans aucune explication, ça va de soi.
La culture du zapping s’invite dans nos bureaux
Qui aurait cru qu'un jour quelqu’un puisse partir sans jamais revenir et ne donner aucune nouvelle par la suite ? Le pire, c’est que cet étrange, et ma foi fort peu sympathique, phénomène se répand telle une traînée de poudre dans les bureaux. Dans le jargon, on appelle ces féroces collaborateurs sans pitié les « employés fantômes ».
Selon les économistes, le ghosting pro aurait gagné nos open-spaces depuis que le marché du travail américain serait devenu tendu. La cause ? L’offre a tout bonnement dépassé la demande, il y a de ça un an déjà.
En France, si le ghosting se fait plus rare que de l’autre côté de l’Atlantique, il reste néanmoins présent.
Un abandon de poste peut avoir lieu au lieu d’une démission, quand on est salarié. Quand l’un n’implique aucun préavis de nécessaire alors qu’il donne droit à des indemnités de chômage... L’autre n’a aucun de ces avantages. Et contre toute attente, le licenciement pour faute grave ou lourde donne, lui, accès à ces précieuses indemnités.
De quoi donner envie de ghoster plus que jamais, surtout si l’on fait partie des dernières générations, avides du zapping à répétition.
Le ghosting, un mode de vie que l’on doit à Tinder ?
Le fait de ne donner plus aucune nouvelle, de ne répondre à plus aucun message ou coup de fil, de ne plus pointer le bout de son nez, on le doit apparemment à Tinder et son catalogue qui donne accès à toujours plus, toujours mieux, vraisemblablement. Ce qui donne, au final, une spirale infernale qui n’en finit jamais.
Aujourd’hui, Tinder a pris ses aises dans nos bureaux. Le pire, c’est qu’en France, cette tendance s’est aussi installée avant même que le travail ne commence. Certains ne daignent même plus assister à un entretien d’embauche alors que d’autres préfèrent ne pas se présenter lors de leur premier jour de travail. La génération Next, on vous dit.
On pourrait presque comprendre leur motivation. Car toute cette parade a, dans le fond, une bonne raison, celle de s’épanouir. Mais arrêtons deux minutes d’être égoïste, vous le voulez bien ? Vous souhaitez changer de poste, ou vous avez simplement changé d’avis, trouvé une entreprise ou un poste qui vous convient mieux. Grand bien vous fasse, mais pensez au moins aux autres, à ceux qui vous ont donné une chance et qui compte sur vous, ne méritent-ils pas un coup de fil, un e-mail, bref, d’être prévenus ?
Le ghosting n’a pas encore touché les géants
Si les grands groupes ne sont, pour l’instant, pas concernés par le ghosting de première ligne, les PME sont, elles, en première ligne de mire. Et c’est une enquête Linkedin qui le dit. Un responsable d’une certaine entreprise de construction, par exemple, raconte qu’une recrue sur cinq ne se présente pas lors de son premier jour au travail. Et quand les trois-quarts ne daignent pas prévenir, c’est moins d’une moitié qui répond aux messages de relance.
Selon certains, ce ghosting ne serait qu’un retour de médaille. Pendant très longtemps et c’est encore le cas aujourd’hui, ce sont les entreprises qui ont la dominante dans ce jeu des relations dans le marché du travail. Que quelqu’un qui n’a jamais été ghosté par une entreprise après une candidature ou une série d’entretien lèvent la main. Aujourd’hui, la revanche serait de mise. Les entreprises se retrouvent du mauvais côté dans ce rapport de force...