Je n'ai pas de passion, c'est grave ?

SH
Sarah Holmes

Rédactrice voyage en freelance

Mis à jour le  22 mai 2019

Je n'ai pas de passion, c'est grave ?

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Un argument pour choisir la curiosité

« Quand tu fais quelque chose que tu aimes, tu n’as pas l’impression que c’est du travail. »

Combien de fois on t’a dit de poursuivre ta passion, tes rêves, ou de faire ce que tu aimes dans ton travail ? Depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, je me suis toujours sentie mal de ne pas avoir la moindre idée de ce que ma passion pourrait être. Après mes études, mon diplôme et avoir réalisé que la vie dans un bureau n’était pas faite pour moi, j’ai continué d’essayer de nouveaux trucs, mais j’ai toujours été frustrée qu’aucun n'ait vraiment marché. Je me sentais carrément perdue : et si je n’avais pas de passion ?

Dans un podcast qui a changé ma vie, Elizabeth Gilbert, auteure de Mange, Prie, Aime, a dit un jour que si tu avais une passion, tu serais le premier au courant, et depuis longtemps. Si c'est pas le cas, alors enlève-moi cette pression de tes épaules. Elizabeth a expliqué dans son podcast que la passion était rare. La curiosité, par contre, c’est tous les jours que tu la rencontres.

On est dans un monde qui fétichise la passion. Quand on n’est pas sûr(e) de savoir quelle est notre passion, on se sent tout de suite insignifiant, qu’on a quelque chose qui cloche. Elizabeth continue en disant que si on ne sait pas quelle est notre passion, alors mieux vaut prendre le chemin de la curiosité.

Depuis que j’ai écouté ce podcast « suis ta curiosité » c’est un peu devenu mon mantra. Aujourd’hui je vis ma vie toujours dans ce mood en voyageant. Voyager enrichit ma vie et construit mes compétences tous les jours de manière différente. Pendant que je navigue tranquillement dans ma vingtaine toujours en quête du truc qui pourrait me poser, j’essaie le plus de choses possibles, dans autant de nouveaux lieux que possible. Ces trois dernières semaines j’ai vécu avec une famille vers Victoria - British Columbia, Canada ndlr-, et j’ai passé mes journées à enchaîner les rôles. Je suis passé de nourrice à peintre, en passant par décoratrice ou encore couturière. Si je continue comme ça, en suivant ma curiosité, alors, comme le dirait Elizabeth Gilbert, j’aurais une bien belle tapisserie à la fin de ma vie à montrer pour partager mes expériences. Pour moi c’est tout ce que je peux espérer dans la vie. J’ai donc arrêté de paniquer des discussions sur ma passion.

Si tu es inquiet de ne pas avoir de passion, n’oublie pas qu’elle peut être un énorme frein. Si tu n’as qu’un but que tu poursuis dans la vie, ça peut devenir terrifiant si, une fois au sommet, rien d’autre ne se passe. Il est important d’avoir une certaine flexibilité et de voir plus grand. Elizabeth raconte comment il y a deux types de personnes dans le monde : les marteaux-piqueurs et les oiseaux mouches. Les marteaux-piqueurs qui, guidés par leur passion sont ceux qui font le plus de bruit et qui font la meilleure impression, mais sans les oiseaux mouches, plus calmes et subtils, qui performent l’essentiel de la pollinisation des fleurs qui permettent au monde de grandir, on serait coincé. C’est génial d’être un oiseau mouche.

Qu’importe ce que tu fais, ne te compare jamais à ceux qui ont trouvé leur passion. Un ami très conventionnel et qui réussi dans la vie m’a critiqué involontairement avant que je ne m’embarque dans mes voyages et mes escapades, parce que mes rêves changent souvent.

La passion des gens est vraiment tout pour eux, et rien ne les a arrêté avant que ça ne devienne réalité. Ça m’a vraiment déprimé : s’ils sont si passionnés et si dédiés à leur passion, qu’est-ce que ça fait de moi ? Je me fais des illusions sur ce qui me fait vibrer ? Est-ce que ça veut dire que je ne suis pas engagée, mais je suis au contraire capricieuse, volage ou juste une grosse fainéante ? Non. Ça veut simplement dire que je suis sur un chemin différent.

Pendant que j’écrivais ce que j’écris aujourd’hui, j’ai rencontré un nouvel ami qui m’a montré une vidéo qui affirme mes dires. Le début de ce speech, donné par David McCullough Jr. s’appelle « Tu n’es pas spécial » et je t’encourage à prendre 12 minutes de ton temps pour y jeter un œil.

David nous rappelle que l’on est tous spéciaux, uniques, mais comme tout le monde en fait. Si l’on est celui sur un million, alors il y a au moins 7 000 autres JUSTE comme nous quelque part. Ce qui rend ta vie différente des 6999 autres, c’est la vie que tu te créées. Poursuis ta propre curiosité jour après jour, pour ton esprit et non pour ton égo. En tant que société, souvent guidé par l’accord des média sociaux, on a commencé à faire bien trop de choses pour crâner devant les autres. N’oublie jamais que c’est ton aventure. Arrête de vivre pour les autres, pour leur approbation et vis-la pour toi. Nourris ton esprit. Analyse et reconnais ce que tu ne sais pas va voir ailleurs pour en savoir plus. Dis toi qu’aujourd'hui est ton commencement, là où tu vas, c’est ça qui compte.

David a si joliment dit :

 

« Je te conseille vivement de faire ce que tu fais, pour aucune raison autre que ce que tu aimes et ce en quoi tu crois. Résiste au confort facile et suffisant. Occupe-toi et n’attends pas que l’inspiration ou la passion viennent à toi. Lève-toi, sors, explore, trouve-la par toi même et attrape-la avec tes deux mains. Une vie bien remplie est une conséquence de penser plus aux choses importantes. »

N’aie pas peur d’essayer de nouvelles choses, ne craint pas le fait que tu n’aies pas encore trouvé ta passion ou que tu n’en n’aie pas. Si tu passes ta vie à suivre ta curiosité, tu peux trouver une passion, ou non, mais dans les deux cas, tu auras une magnifique mosaïque à montrer à la fin de ta vie, pour partager tes expériences, et au final, il n’y a rien de plus beau.

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