La classe prépa est-elle faite pour moi ?

La Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles (CPGE) est la voie royale pour les cursus de type économique, scientifique et littéraire. Alors pourquoi ne pas tenter l’expérience ?

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Publié le 02 mai 2013 , par Léa Beli

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Des débouchés non négligeables

Si les classes prépas ont autant de succès auprès des futurs bacheliers, la raison est simple : ce cursus est vu comme une « filière d’excellence » tant par les autres établissements d’enseignement supérieur que par les recruteurs. Lorsque l’on rentre en classe prépa, l’avenir est déjà tracé : écoles de commerce en filières économiques, écoles d’ingénieurs en filières scientifiques et École Normale Supérieure et Instituts d’Etudes Politiques pour les filières littéraires (liste non exhaustive bien évidemment). Néanmoins, croire que passer le simple cap de la sélection d’Admission Post-Bac est suffisant serait une grave erreur.

En réalité, ce n’est que la première de nombreuses étapes : deux années intenses, concours, etc. Choisir une classe prépa est donc une éventualité à ne pas sous-estimer. Dans le pire des cas, les conseils de classe de prépa sont habilités à accorder des crédits dits ECTS (European Credits Transfer System) qui, concrètement, représentent des équivalences avec les facultés européennes (à condition que le sérieux et l’assiduité soient au rendez-vous).

Actuellement, le gouvernement travaille sur une réforme* afin de faciliter le rapprochement des universités et des classes prépas. Sous forme de partenariats et conventions – qui existent en réalité déjà dans une immense majorité des établissements –, la collaboration des deux acteurs va ainsi prendre un nouveau tournant. L’objectif affiché est clair : créer des passerelles pour faciliter les réorientations éventuelles des étudiants de CPGE vers l’université voire même l’inverse (j’imagine cependant que ce sens sera plus anecdotique).

Ne pas se faire d’illusions

Il est capital, à mon sens, de ne pas choisir la classe prépa par défaut. Ce serait prendre le risque de souffrir pendant un voire deux ans à travailler sur des sujets certes variés mais – et heureusement ! – orientés selon la filière choisie. S’engager en classe prépa, c’est avoir l’envie d’apprendre de nouvelles méthodes de travail, auxquelles s’ajoutent les exigences d’une filière d’enseignement supérieur ; tout cela dans le cadre toujours scolaire du lycée. Les étudiants ayant soif de liberté et d’autonomie peuvent ainsi passer leur chemin… Il ne faut jamais sous-estimer l’engagement personnel qu’entraîne la poursuite d’étude en CPGE. Si le nombre d’heures de cours est d’environ 30 heures – soit parfois moins qu’un emploi du temps de Terminale  –, la présence dans l’enceinte du lycée est de l’ordre de 40 à 45 heures.

S’ajoutent en effet les khôlles, les fameux oraux de prépa d’une heure chaque semaine, au nombre de trois par semaine généralement dans toutes les matières. Sans oublier bien sûr les devoirs hebdomadaires ! Enfin, la question de la notation est celle qui inquiète en général le plus. Si au lycée, la note est le symbole de la réussite et de l’échec, en classe prépa, il est indispensable (pour sa bonne santé mentale) de la désacraliser !

Chaque enseignant a son échelle de notes, chacun a son interprétation de la note sur 20. Il ne faut donc pas s’y attacher mais à l’inverse porter son attention sur la progression et les commentaires de l’enseignant. Au concours, en mathématiques par exemple, un candidat qui réussit les trois quarts de l’épreuve peut avoir la note maximale ; sans la mériter dans l’absolu !

Attention aux préjugés !

La classe prépa est victime de nombreux préjugés. Certains sont fondés (travail, pression...), d’autres plus ou moins (compétition, ce qui dépend très largement de l’établissement) mais certains sont clairement faux. Vouloir absolument consacrer deux années de sa vie aux études pour décrocher de prestigieuses écoles est honorable et semble justifié. Mais attention à ne pas s’emprisonner dans une spirale infernale : durée des nuits qui tend à se réduire, pause déjeuner qui se résume à du grignotage pendant des révisions, enfermement etc. Suivre cette voie extrême, c’est s’assurer le burn-out (*) en fin d’année ou, pire, pour les concours. S’accorder un temps de repos et/ou de loisir n’est pas une honte. Rester des heures, statufié, « bloqué » sur un exercice est encore moins productif !

Le second préjugé que je combats souvent est celui qui affirme que seules les CPGE permettent d’obtenir les hautes écoles escomptées. Les admissions parallèles depuis la faculté existent et sont même parfois très usitées par les écoles pour diversifier leurs profils. Cette voie n’est pas à négliger en sachant que les concours sont alors plus accessibles et les points noirs de la prépa sont alors évités. A tel point que, selon certaines sources**, à niveau équivalent, les étudiants passés par des admissions parallèles réussissent à obtenir de meilleures écoles que les préparationnaires ! Les classes préparatoires sont des filières qui permettent de développer de nouvelles compétences si l’on parvient à s’adapter à elles et à s’approprier y compris les points négatifs (résistance au stress, organisation).

Néanmoins, idéaliser les CPGE serait une erreur, et reviendrait à mépriser les admissions parallèles ! * : communiqué de presse de la Ministre de l’Enseignement Supérieur en date du 17 janvier 2013 (*) : syndrome d’épuisement professionnel qui peut avoir de graves conséquences, physiques comme morales ** : l’Etudiant, novembre 2012