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Dans quelques semaines, c'est déjà la première rentrée de l'école dont tout le monde parle : l'école 42, lancée et financée par Xavier Niel, patron du groupe Iliad et Free. Cette école privée (mais néanmoins gratuite pour les étudiants) d'informatique s'inspire des changements apportés par Internet avec une pédagogie innovante.
Découvrez l'interview de Nicolas Sadirac, Directeur Général de l'Ecole 42 pour Wizbii :
Quelles sont les valeurs de l’école 42 ? Le travail. Il faut vouloir se donner à fond et être prêt à travailler dur pendant trois ans pour faire partie de 42. L’excellence. Nous avons choisi de sélectionner les meilleurs espoirs de l’informatique en France. Le partage. Cela ne sert à rien de travailler seul alors que toute l’informatique est connectée. On apprend bien plus en travaillant en groupe, bien mieux, et on fait émerger des idées nouvelles. Quelles formes revêtiront les projets de groupe ? Les étudiants auront-il aussi des projets individuels ? Tous les projets à 42 vont revêtir une dimension de groupe. Déjà dès l’épreuve de sélection de la piscine, nous conseillons de travailler à plusieurs sur les exercices même si le rendu doit s’effectuer individuellement. Le projet et le groupe sont étroitement liés : plus un projet demande de l’audace et du travail, plus le groupe sera important. Quels outils pédagogiques allez-vous mettre en place ? Les étudiants disposent d’un intranet pédagogique regroupant toutes les ressources dont ils ont besoin pour réussir leur scolarité : cours vidéos, documentation écrite, planning… Nous souhaitons avant tout que la principale « ressource » des étudiants soit les étudiants eux-mêmes : nous croyons au peer learning. Le principe est d’apprendre de ses camarades en partageant les connaissances et les savoir-faire. Qui seront les intervenants ? Quel type de relation entretiendront-ils avec les étudiants ? Les intervenants ne sont pas des professeurs qui vont dispenser un savoir aux étudiants. Ce sont des coachs pédagogiques qui vont leur permettre de progresser par eux-mêmes en étant acteur de leur apprentissage. La relation est forcément plus proche qu’avec des intervenants classiques. Ils ne sont pas là pour valider des connaissances des étudiants mais pour leur permettre d’en découvrir de nouvelles. A quelle charge de travail les étudiants devront-ils s’attendre ? A la fois beaucoup si on compte les heures… mais très peu pour des passionnés ! La charge de travail va être importante pour tout le monde, tout va dépendre du rythme de travail de chacun. C’est pour cela aussi que nous sommes ouverts 7J/7, 24H/24, même les weekends et les jours fériés : pour permettre à chacun de trouver son rythme à 42.
L’école a reçu 50 000 candidatures tandis que 1000 places sont disponibles. Comment départagez-vous les étudiants ? Qu’est-ce qui est important pour vous ? Il y a plusieurs temps forts. Le premier a lieu sur Internet à travers des évaluations en ligne sous forme de minijeux. Les plus débrouillards sont invités à nous rencontrer et à participer à une Piscine : un mois de tests intensifs et d’apprentissage de la programmation au cœur de l’école. Nous organisons trois sessions cette année entre juillet et octobre. Nous garderons à la fin les meilleurs d’entre eux pour une première promotion de 1000 étudiants. La première qualité est la persévérance et le goût de l’effort : il faut arriver à tenir le rythme de la Piscine pour espérer être sélectionné ! L'école sera-t-elle entièrement gratuite pour les élèves ? Comment alors allez-vous vous financer ? 42 est entièrement gratuite pour les étudiants. A titre personnel, Xavier Niel, finance entièrement la formation pour au minimum les 10 années à venir. Encouragerez-vous les étudiants sortant de l’école à choisir un emploi en start-up plutôt qu’en grand groupe? Pourquoi ? Tout dépend des aspirations et des motivations de chacun. Travailler en startup convient mieux aux profils innovants et créatifs qui peuvent ainsi proposer de nouvelles idées. Mais les grands groupes également ont besoin de développeurs capables de les aider à surmonter leurs difficultés. Tout dépend des choix de carrière de chacun. Pourquoi avoir décidé de ne pas délivrer de diplôme ? Nous cherchons à former des étudiants différents des formations actuelles. Un diplôme instaure une certaine normalité entre les profils. Nous, nous souhaitons avoir des étudiants hors normes, capables de trouver des solutions nouvelles aux problèmes actuelles. Partant de ce constat, nous ne pouvions pas nous enfermer dans une situation déjà réglementée. Pour plus d'informations sur l'école 42, n'hésitez pas à visiter le site officiel. Crédit photo : ©DR/ Ecole 42