Selon le rapport de Dell et de « l'Institut pour le Futur », 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore ! Alors comment faire pour s’orienter vers un métier sans être dépassé par la génération suivante ?
Face à ce constat, vous pouvez vous sentir démuni et avoir des interrogations légitimes ; Est- ce que j’ai choisi la bonne orientation ? Est-ce que ma formation va rester adaptée à mon projet ? Vais-je développer les compétences nécessaires ou vais-je être remplacé par un robot ?
Mais surtout, la question la plus fréquente est la suivante :
Quels sont ces nouveaux métiers et peut-on prévoir leur apparition ?
La réponse n’est pas évidente, sinon difficilement prédictible...
Revenons peut-être à l’origine de l’évolution de nos métiers. Avec l’accélération du développement numérique et de l’intelligence artificielle, nous vivons une digitalisation des métiers qui dépasse la simple utilisation d’outils numériques dans notre travail (informatiques, mobiles, automates, etc.). Cette digitalisation est en marche pour s’étendre jusqu’aux processus de travail et automatiser les tâches les plus répétitives et à plus faible valeur ajoutée. En effet, l’être humain est en recherche de sens, de développement, d’épanouissement dans son travail et d'équilibre entre sa vie professionnelle et privée.
En 2025, les machines traiteront la majorité des tâches courantes
Certains métiers vont disparaître. En 2017, on parlait de 5 millions de métiers supprimés et/ou devenus obsolètes d’ici 2025. Selon une récente étude de l’OCDE (avril 2019), 14% des emplois ont vocations à disparaître d’ici 2030 et 33% vont tellement être transformés par la digitalisation qu’ils pourront être considérés comme de nouveaux emplois.
Certains secteurs sont plus menacés que d’autres par l’automatisation et la digitalisation des tâches :
- la science, la santé et les hôpitaux (4%)
- la police et la sécurité (5%),
- l’agriculture (6%),
- le transport de taxi (7%),
- les transports publics (9%),
- les compagnies d’assurance (8%),
- les analystes financiers (9%),
- le bâtiment (10%),
- les banques avec la blockchain (18%),
- l’industrie, la logistique et les ouvriers de l’industrie (19%).
Le commerce de détail, impliquant les métiers de la relation clientèle, est également impacté.
Selon le cabinet Gartner, 85% des interactions clients seront assistées par l’intelligence artificielle en 2020 (chatbots) et le conseiller clientèle devra développer des nouvelles compétences en lien avec l’utilisation de la réalité virtuelle et augmentée. De même pour la médecine, l’intelligence artificielle sera beaucoup plus fiable et rapide afin de diagnostiquer une pathologie. Le rôle du médecin ou du chirurgien va donc évoluer et être assisté par ordinateur.
Ainsi, les métiers vont essentiellement se transformer et intégrer une dimension digitale pour répondre à des exigences de qualité, de gain de temps et répondre à de nouveaux besoins.
Selon une récente étude du Forum Economique Mondial (septembre 2018), la robotisation et l’intelligence artificielle devraient créer 133 millions de nouveaux emplois d’ici 2022, dont 75 millions qui seront « déplacés ».
L’intelligence artificielle, à elle seule, pourrait créer plus de 60 millions d'emplois.
Quelle sera alors la force de l’être humain ?
Sa capacité de négociation, de persuasion, de gérer l’imprévu, de créativité, de jugement, de dextérité, de comprendre les affects et les relations humaines et se distinguer par l’intelligence émotionnelle jusqu’alors dépourvue chez les robots.
Qui dit transformation des métiers, dit évolution des compétences
En lien avec la réforme de la formation de 2019, l’accent est porté sur le développement de compétences transférables, tout au long de la vie en vue de s’adapter dans un environnement mouvant et être polyvalent ; «Il faut apprendre à apprendre» selon Jacques Froissant. Forcément, la maîtrise de compétences digitales devient inévitable et les métiers du digital ont le vent en poupe : Développer, Data Analyst, Data Protection Officer, Détective des données, Social Media Manager, Démystificateur d’algorithmes, etc.
A contrario, certains secteurs sont en expansion :
- L’environnement (24 millions d’emplois pour le climat selon l’Organisation Internationale du Travail)
- La transition énergétique, le développement des énergies renouvelables et l’économie circulaire (400 mille emplois estimés créés en 2030 selon l’Ademe), dont la conception et l’entretien des voitures électriques ou encore l’amélioration de l'efficacité énergétique dans les bâtiments existants et futurs, la valorisation des déchets
- Le soin et l’aide à la personne en lien avec la silver economie. Le vieillissement démographique pourrait générer 160 000 emplois d’aide à domicile d’ici 2022.
Face à ces enjeux environnementaux, d’accompagnement des transitions humaines, sociales, organisationnelles et une volonté d’agilité dans l’innovation pour rester compétitif, des métiers émergent et prennent de l’ampleur. Nous connaissons déjà les métiers de coach, consultant en transformation et UX designer. Bientôt nous rechercherons des Chief Talent Officer, Chief Disruption Officer ou psydesigner pour retenir les talents et rendre l’entreprise compétitive. La liste de tous les potentiels nouveaux métiers est longue et bien imaginative...
Pour conclure, choisissez une voie professionnelle plutôt qu’un métier car vous ne ferez pas le même métier toute votre vie et que votre travail évoluera très certainement dans le temps.
Formez-vous pour acquérir une expertise que seul l’humain possède, pour être acteur du changement dans les secteurs en devenir (silver economie, l’environnement, le développement durable et la RSE, economie verte, circulaire, etc.) et développer vos compétences tout au long de votre vie pour rester employable et rebondir.
Pourquoi ne pas articuler transition numérique et transition écologique ?
On peut également parier sur un maintien des tendances démographiques actuelles au moins jusqu’à 2030 : à savoir que 8 postes sur 10 actuellement à pourvoir le sont du fait d’un départ en retraite.