Après 1 an et demi de travail, c’est le Jour J tant attendu pour Maxime Rousseau et son équipe. Le 20 avril 2013 à Cowork In Grenoble, nous avons assisté au lancement officiel de Max Rosse, prêt-à-porter urbain qui s’inspire de l’univers du golf. Doctorat en microélectronique en poche, rien ne prédestinait le jeune homme à entreprendre dans la mode et pourtant, il a décidé de s’investir à 100% pour faire de son projet une réussite.
Qui est Maxime ? Comment a-t-il monté son projet ? Comment le finance-t-il ? Pourquoi a-t-il décidé de travailler en espace de coworking ? Autant de points abordés dans cette interview du fondateur de Max Rosse.
Salut Maxime, peux-tu décrire ton parcours et ton projet ?
Bonjour Sophie ! Je suis golfeur depuis 5 ans, c’est un sport qui m’a changé, j’en suis devenu accro. Je me suis tout le temps dit : « je ne trouve pas de vêtements adaptés quand je joue ! ». Je n’avais pas envie de mettre des couleurs flashy… En questionnant mes amis, je me suis rendu compte qu’ils pensaient la même chose. J’ai donc décidé de créer quelque chose d’élégant, de travaillé, d’une qualité élevée et qu’on pourrait porter sur un cours de golf mais aussi au bureau ou en soirée. Nous avons travaillé durement pendant 18 mois : Business Plan, création de la chaîne industrielle, recherche d’une usine, de fournisseurs, mise en place des processus de production et démarches pour trouver des investisseurs. Un point clé de notre projet fut la définition de notre univers de marque.
Qui sont tes collaborateurs ? Comment les as-tu rencontrés ?
Nous sommes une équipe de 4 personnes. Je suis accompagné de Karim Sidi Ali Cherif, chargé de communication, Coline Vernay, notre assistante Marketing et Guillaume Diagne-Morice, notre styliste. Je connais Karim depuis un moment puisque nous avons fait notre thèse de doctorat ensemble, nous sommes amis ! Quant à Guillaume, je l’ai rencontré au début du projet il y a 18 mois grâce à une amie en commun. La première chose dont j’avais besoin pour monter ma boîte c’était un styliste ! En effet, nous sommes dans une démarche de création, nous voulions développer une coupe qui n’existe nulle part ailleurs. Emballé par le projet, Guillaume a tout de suite accepté malgré le fait que l’on ne puisse pas se payer pendant un an et demi. Dans l’équipe, nous avons les mêmes valeurs, les mêmes dynamiques. Coline nous a rejoint dernièrement. Nous nous sommes rencontrés il y a 5 mois à la CCI au forum Osez l'entreprise, et je l'ai recontacté après coup pour lui demander d'intervenir sur l'organisation des ventes privées, ce qu'elle a fait avec brio. J’avais déposé une annonce sur Wizbii pour trouver des collaborateurs, j’ai notamment rencontré une jeune femme mais cela n’a pas pu se faire car elle était sur Paris. Ceci dit, cela m’a permis de nouer de nouveaux contacts.
Quel est le positionnement de Max Rosse ?
C’est un positionnement haut de gamme. Du fait de la qualité du produit et de la fabrication en France, un polo est vendu 110€. Pour l’instant, la collection est constituée de polos manches courtes disponibles en quatre coloris (ndrl : Bleu Patriot, Rouge Framboise, Blanc Crème, Gris Brindille) et du S au XL. Le polo est dénommé « Arnie », en hommage au champion de golf Arnold Palmer. Les détails sont soignés, les couleurs sont sobres, notre différenciation se fait sur la coupe unique du polo designé par notre styliste Guillaume. Pour trouver nos fournisseurs, nous avons fait des salons à Paris. Nous avons déniché notre confectionneur à Neulise (dans la Loire) et notre fabricant à Troyes.
Comment ça s’est passé pour la recherche d’investisseurs ?
Nous avons démarché 5 banques. Deux ont répondu favorablement à la condition d’être accompagnés par MCAE et le Réseau Entreprendre. Le projet a plu à ces réseaux d’investisseurs mais dans un environnement fortement concurrentiel, il nous fallait faire nos preuves. Du coup, nous avons décidé de lancer une collection test afin de trouver notre clientèle et ainsi revenir vers ces investisseurs. En attendant, nous avons monté la société avec nos capitaux propres.
Tu as choisi de travailler en espace de coworking, pourquoi ? Qu’est-ce que ça t’apporte ?
Les locaux que nous utilisons nous ont beaucoup plu. On a visualisé qu’on pouvait faire un magasin éphémère ayant pignon sur rue. Aussi, on a trouvé une super équipe chez Cowork In Grenoble. Elle nous a vraiment facilité les choses pour le lancement de la marque notamment en termes de communication. Sans Cowork In Grenoble, le lancement de la marque n’aurait pas été envisageable ! Dans le cadre du lancement de Max Rosse, nous nous sommes associés à des marques : Ethical Coffee (marque de café), Tyrrells (marque anglaise de chips), et Lignum (meubles créés par des grenoblois qui se sont lancés il y a 6 mois). On s’entraide entre jeunes marques; en s’associant, on peut faire des choses simples qui rendent vachement bien !
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes entrepreneurs qui souhaitent se lancer ?
- Se faire accompagner Nous, on s’est fait accompagner par Espace Entreprendre de la CCI. Si l’on n’est pas accompagné, on risque de se démotiver et de ne pas être au courant de toutes les démarches à faire lors d’une création d’entreprise. - Parler de son idée autour de soi Il ne faut pas hésiter à parler de son projet à son entourage ! A ceux qui ont peur de se faire voler son idée, je répondrais : Plus que l’idée, il faut déjà faire le job ! En parlant avec des gens d’horizons différents, ils nous apportent des avis détaillés et complémentaires. En plus, le fait de discuter de son projet aide à sa propre réflexion, cela permet de clarifier son discours. - Ne pas se décourager Les moments de découragement sont nombreux, il faut parler de ce qui bloque car souvent, cela peut être décoincé avec trois fois rien. Et il ne faut pas rester seul !
Prochaine étape pour Max Rosse ?
Après ce lancement réussi qui nous a permis de venir à la rencontre des clients et leur expliquer notre démarche, la prochaine étape est de développer les points de vente en démarchant les boutiques. On va aussi travailler sur une nouvelle collection.
Merci Maxime pour cette interview ! Retrouvez Max Rosse sur Facebook et sur Twitter.photos ©Coline Vernay