Conseils pour être plus créatif et mettre la France sur la carte du monde de l'innovation

Conseils pour être plus créatif et mettre la France sur la carte du monde de l'innovation

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Publié le 11 juin 2013 , par Pierre Simonnin

On pense trop souvent que l'innovation ne concerne que les élites créatives, les décideurs, bref : les autres. Lors du sondage réalisé en amont du Club Junior-Entreprises du 4 avril 2013, il est apparu que les jeunes français se sentent plus créatifs que la moyenne, mais pensent aussi être bridés en la matière. Martha Heitzmann, Stéphane Distinguin, Ilan Benhaïm et Philippe Torres, intervenants lors de la conférence, ont quasiment déclaré à l'unanimité que c'était avant tout du fait des jeunes eux-mêmes, qui étaient tétanisés dans le monde de l'entreprise.

Je partage tout à fait cet avis : voici quelques conseils pour enfin laisser libre court à ta créativité et, qui sait, mettre la France sur la carte du monde de l'innovation.

Quand les contraintes sont avant tout imaginaires

Beaucoup de jeunes sont, à leur arrivée dans le monde du travail, paralysés par un fonctionnement qu'ils ne comprennent pas toujours, des règles qu'ils imaginent très strictes et une hiérarchie qu’ils perçoivent dans la plus pure tradition de l'enseignement : détentrice d'un savoir qu’ils doivent acquérir sans le remettre en question.

Donc, premier scoop : les supérieurs hiérarchiques et les collègues plus expérimenté que toi se trompent - sûrement un peu moins que toi, certes, mais pas de beaucoup. C’est aussi valable pour les enseignants, mais c’est un autre sujet. Donc finalement, faire entendre ta voix peut aussi faire avancer en corrigeant des erreurs, ou simplement en proposant des alternatives.

Mais, surtout, les jeunes ont tendance à se méprendre sur ce que l'on attend d'eux : non, dans la plupart des entreprise, on ne souhaite pas que tu sois un simple mouton, c'est simplement la perception que tu en as. Les exemples de nouveaux arrivants qui auraient mieux fait de prendre des initiatives ne manquent pas, comme ce groupe de jeunes consultants qui, devant travailler ensemble sur un projet, a attendu pendant des semaines que l’entreprise leur valide des licences pour le dispositif interne de vidéoconférences parce qu’ils « ne savaient pas » qu’ils avaient le droit d’utiliser Skype.

La solution est simple : laisser de côté le mode de pensée "je ne fais que ce qui m'est explicitement autorisé" pour se rapprocher de "je fais ce qui ne m'est pas interdit". Le mot clé, en toute circonstance, est "oser". Évidemment, on n'insulte pas son boss, mais faire valoir un point de vue différent, ce n'est pas l'insulter !

En effet, la masse a le plus souvent bien plus d'idées, et bien meilleures, que la minorité prenant les décisions ; et ce constat s'impose de plus en plus en entreprise. Pour en témoigner, de nombreux outils se développent dans la veine de l’ancestrale boîte à idée (sur le principe du crowdsourcing) ; des entreprises comme Succeed Together et Stormz organisent par exemple avec succès des séminaires où les équipes de leurs clients sont invitées à brainstormer sur des sujets stratégiques, pourtant traditionnellement l'apanage des dirigeants. Bien entendu, le cadre pour permettre aux employés de faire remonter leurs idées et suggestions n’existe pas encore dans toutes les entreprises ; cela ne veut pas dire pour autant que c'est interdit !

Si tu oses faire remonter une idée, cela ne pourra qu'être positif pour toi : tu donneras l'impression de chercher à faire avancer les choses, tout en progressant grâce aux retours faits sur ta proposition. Si tu ne trouves personne pour t'écouter, cela n'aura strictement aucun impact pour toi, mais tu pourras éventuellement te rendre compte que l'environnement de travail n'est pas fait pour toi : mieux vaut s'en rendre compte maintenant que plus tard. Attention cependant à ne pas baisser les bras trop vite : si ton idée reçoit un refus de la première personne à qui tu en parles, accroche-toi jusqu’à avoir essayé de convaincre toutes les parties prenantes. De même, ne t’étonne pas si la première personne à qui tu en parles n’y prête pas particulièrement attention. Si c’est un collègue qui s’en moque, va voir ton boss ; si ton boss s’en moque, va voir son boss. Je t’assure que la fois suivante il t’écoutera.

N’oublie pas que le « on a toujours fait comme ça » n’est en aucun cas une justification de quoi que ce soit : ce n’est évidemment pas dans cet état d’esprit que l’on peut innover, progresser ou même se maintenir à son niveau.

Pour résumer : oublie tous les interdits que tu imagines, remets en question la manière dont les choses sont faites et ose proposer tes idées, elles ne sont pas plus mauvaises que celles d’un autre, même quand cet autre dirige l’entreprise !