Et si vous étiez rémunéré au mérite ?

Et si vous étiez rémunéré au mérite ?

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Publié le 06 février 2019 , par Marion Epinette

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Marre d’essuyer les petits boulots, les contrats précaires ou au moindre salaire ? Vous en avez assez de travailler d’arrache-pied et d’être rémunéré au lance-pierre ? Et si, le temps d’un souffle, vous vous laissiez à imaginer à une vie au bureau payé selon votre travail véritable ? Et si nous étions tous rémunérés au mérite ? Explications. 

La rémunération au mérite des fonctionnaires, une idée un peu folle mais faisable ?

Le sujet est en discussion. Mais malheureusement, ce n’est pas encore pour tous. Il n’y a que les cas des fonctionnaires qui sont à l’étude, en tout cas, pour le moment. On peut toujours espérer. Et celui qui est à l’origine de toute cette idée ingénieuse, c’est bien Gérard Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics. Mais si le sujet fait débat aujourd’hui, c’est pourtant Emmanuel Macron, notre actuel président et à l’époque ministre de l’Économie, qui avait l’a abordé en premier, il y a de ça 4 ans, en 2015. Quoi qu’il en soit, la volonté d’instaurer la rémunération au mérite pour les fonctionnaires est là.

Et si l’idée plaît et qu’elle pourrait bien se préciser, il faudra encore attendre avant de la voir être appliquée au niveau national. Pourtant, le dispositif actuel qui récompense « l’engagement professionnel et la manière de servir » des fonctionnaires avait vu le jour il n’y a que quatre ans. Aujourd’hui, le gouvernement souhaite en changer. Mais alors une question se pose : comment passer du fantasme à la réalité ? Car on sait très bien que chaque collectivité a sa propre vision

Rémunération au mérite, une difficulté de mise en place

Si le but de cette démarche du gouvernement est louable puisqu’elle prétend offrir une meilleure reconnaissance de l’implication individuelle et collective, sa mise en place reste assez complexe. Surtout compte tenu du nombre de collectivités territoriales la rendant difficile à personnaliser, à l’appliquer au cas par cas. Peut-être que l’idée d’une application commune serait la solution ? Seul le temps et l’expérience future nous le diront.

Les « primes au mérite », une phase test amorcée en 2003

En 2003, déjà, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, avait déjà parlé d’un ONVI du même genre au sein de la Fonction Publique. Et c’est peu dire vu qu’il y avait même déjà eu deux applications bien concrètes, avec une modulation des primes de hauts fonctionnaires, mais aussi des primes au mérite pour la police, dans un souci de récompense collective.

Si de prime abord, on pourrait penser que la réforme aurait à cœur la qualité de vie de ses fonctionnaires, Antoine Bozio, par exemple, directeur de l’Institut des politiques publiques, n’est pas du même avis. Pour lui, ce serait surtout pour faire des économies à l’État...

En attendant, la rémunération au mérite reste de l’ordre d’un fantasme qui, certes, plait aux concernés, mais n’a encore jamais été appliquée dans ce genre de situation. Aujourd’hui, le cas de reconnaissance du mérite individuel se fait encore rare. Elle est plus de l’ordre du « semi-collectif ». À voir, donc.