Mon projet, ma bataille

Mis à jour le  26 mars 2019

Mon projet, ma bataille

bf8bfb1e-5208-427c-a914-9f08aa6c36fa.png

Créer une entreprise n’est pas une idée ou un projet anodin. L’histoire peut venir de loin, une expérience passée ou encore le goût de maîtriser les choses! On se rend rapidement compte que les choses ne sont pas vraiment maîtrisées et que finalement c’est ça qu’on aime : l’incertitude. Pourtant on met tout en œuvre pour réduire cette incertitude. Le principal atout dans cette histoire est de croire en soi et en son projet : Être convaincu pour être convainquant.

En parlant d’histoire, c’en est une qu’on se raconte tous les jours, qu’on améliore avec le temps et qui revient sans cesse comme un adage. L’histoire devient de plus en plus rodée et de plus en plus courte, chaque mot compte. On pourrait en parler pendant des heures mais quand il s’agit de convaincre quelqu’un, le « refrain » ne doit prendre que quelques minutes. Alors tu dois attiser sa curiosité en trois phrases pour qu’il ait envie de t’écouter, de te rencontrer. Là aussi un nouveau problème se pose. Je dois expliquer à quelqu’un mon projet. Je ne veux pas trop en dire parce que c’est le meilleur projet, que personne n’y a pensé avant et qu’il va me prendre mon idée. Rassurons-nous tout de suite, tous nos interlocuteurs ont déjà une activité et n’ont donc pas le temps de développer notre idée. Pourtant, la meilleure façon de ne pas se faire reprendre une idée est de garder le secret. La meilleure façon de ne pas développer un projet est de ne pas en parler. Le dilemme est difficile à résoudre mais quoi qu’il arrive on va devoir en parler que ce soit à un conseiller ou un banquier. Alors parlons en bien pour éveiller la curiosité en ne dévoilant pas le cœur de l’idée. Nous avons un produit innovant qui va permettre d’augmenter le rendement des cheminées à foyer ouvert, de diminuer les émissions polluantes tout en gardant votre cheminée ouverte (pas de vitre). C’est comme ça que nous avons commencé à en parler. Lorsqu’on nous demandait en quoi c’était innovant, il nous a fallu mettre des mots flous, vagues sur cette nouvelle technologie.

L’idée générale d’augmenter le rendement n’est pas nouvelle et nous ne sommes sans doute pas les premiers à y avoir pensé. Heureusement d’ailleurs, ça prouve que notre produit a un réel intérêt.  Il nous a fallu éveiller la curiosité de notre interlocuteur sans dévoiler le cœur de l’innovation sinon le brevet que nous déposons n’a plus lieu d’être. C’est une histoire de communication : Dire le minimum de choses pour que l’interlocuteur s’en imagine un maximum, il doit rêver.

Apprendre en accéléré. Mon expérience de Finoptim est encore courte mais en créant quelque chose de ses mains on apprend beaucoup plus vite que dans les livres ou que sur un banc d’université. En deux ans de création, nous avons appris bien plus qu’en cinq ou six ans d’études, c’est un peu une formation en accéléré qui te fait devenir professionnel et surtout compétent. Il faut tout de même savoir rester humble. Être convaincant ne veut pas dire être arrogant.

L’humilité est sans doute une des qualités essentielles pour  convaincre quelqu’un que notre projet mérite toute son attention. D’un côté on a le meilleur projet du monde avec la meilleure équipe pour le réaliser et de l’autre on n’a pas d'expérience et on ne connaît pas grand monde. Quelqu’un a déjà eu la même idée que nous et tout le monde va vite le faire remarquer. Le “ça existe déjà” revient sans cesse.

La remise en question est donc de mise pour éviter de réinventer la roue. Cependant, ce n’est pas parce que ça existe déjà qu’on ne va pas réussir. Deux boulangeries peuvent très bien cohabiter l’une en face de l’autre pourtant le voisin vend la même chose que moi : du pain. Il fait des choses que je ne fais pas et je fais des choses mieux que lui. Le tout est de le savoir pour pouvoir appuyer sur les choses où je suis bon. S’entourer est indispensable. Une jolie maxime répétée maintes et maintes fois qu’on essaie d’appliquer : Seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin. D’une part pour que le projet se fasse connaître et que le bouche à oreille fonctionne mais surtout pour apporter des compétences et de la crédibilité. Quand nous avons commencé, nous n’avions que notre idée et notre courage. En parler nous a permis de rencontrer des personnes disposées à nous donner des conseils et des contacts. Nous avons rencontré ces personnes qui sont venues agrandir notre réseau. De fil en aiguille, nous rencontrons des personnes de plus en plus disposées à nous aider. Un jour on rencontre LA personne qui va tout faire accélérer : elle connaît untel, spécialisée dans mon domaine qui va crédibiliser mon projet.

En réalité, tout le monde est prêt à vous donner son avis. Je vous conseille cependant d’écouter plus attentivement les personnes qui sont légitimes pour donner leur avis, des personnes du milieu ou des personnes qui ont l’expérience car quand on est devant sa feuille pour écrire son business plan ou faire son étude de marché bizarrement les personnes si attentionnées ne sont plus là pour t’aider. Avec du recul, nous nous rendons compte d’erreurs que nous avons fait comme par exemple passer énormément de temps sur des sujets que nous ne maîtrisons pas au lieu de chercher le contact qui va nous en faire gagner. Suite à cela, nous nous sommes entourés de personnes compétentes d’un côté et avons activé notre maigre réseau pour l’agrandir. Oser entreprendre.

Jusqu’à présent on a évoqué “l’humilité”, le fait de “s’entourer”, j’ajouterai “Oser”. Passer le cap du “j’aimerai faire” à “je fais” est un pas de géant. Quand on a 25 ans, qu’on n’a pas d’expérience significative et qu’on n’a pas beaucoup d’argent, le pas de géant ressemble à un saut dans le vide! Mais une fois le grand saut effectué on ne le regrette pas. C’est comme si tous les matins, on montait un escalier et que chaque marche avait une hauteur différente. De loin on se dit, ce n’est pas pour moi. Chaque marche représente une tâche à faire plus ou moins ardue mais si on veut avancer, on doit franchir cet obstacle. Quelle victoire quand cette marche est franchie ! C’est d’ailleurs ce qui fait avancer : tous les jours des petites victoires. Il est vrai que le challenge est permanent et qui dit petite victoire dit aussi petite défaite.

Être accompagné permet de surmonter et de partager ces petites défaites qui vont nous permettre de continuer à avancer et rebondir plus vite. Derrière mon ordinateur, c’est facile d’écrire un petit texte sur “entreprendre” comme toutes ses personnes disposées à vous donner un conseil. Pourtant depuis maintenant deux ans, on se lève tous les jours avec la même envie de réussir. Qu’on ait un projet informatique, industriel ou de service, finalement c’est l’envie qui détermine sa capacité à réussir.

URL copiée