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Entretien téléphonique de présélection, rendez-vous avec le N+1 puis le N+2, des questions usées jusqu’à la corde… Voici ce à quoi les recruteurs nous avaient habitués jusqu’ici. Que cela soit sur le fond ou la forme, l’entretien d’embauche ne réservait que peu de surprises aux candidats. Mais ça, c’était avant.
Les recruteurs dépoussièrent enfin l’exercice. Entretien vidéo à distance, tests en ligne, masterclass, serious game, immersion professionnelle… Les formats deviennent tellement variés qu’on ne sait désormais plus à quoi s’attendre ni comment se préparer. Pourquoi réinventer ainsi l’entretien d’embauche ? Tour d’horizons d’entretiens pas comme les autres.
L’entretien d’embauche traditionnel n’est plus dans l’air du temps
Si l’entretien d’embauche traditionnel reste encore pratiqué dans la majorité des entreprises, son efficacité est aujourd’hui remise en cause. Les recruteurs soulignent en effet la sur-préparation des candidats interrogés. Leurs réponses étant “formatées”, ils se retrouvent dans l’incapacité d’évaluer correctement leurs candidatures. Seront-ils performants dans leurs missions ? Sauront-ils embrasser les valeurs de l’entreprise ? Pourraient-ils évoluer dans l’entreprise? Autant de zones d’ombres que l’entretien d’embauche traditionnel n’arrive pas à éclaircir. Certes, la période d’essai sert à vérifier la bonne adéquation entre le candidat, le poste et l’entreprise. Mais quelle perte de temps (et d’argent) pour l’ensemble des parties si le recrutement n’aboutit pas favorablement.
Côté candidats, ils reprochent quant à eux à l’entretien d’embauche traditionnel de favoriser les parcours académiques, au détriment des profils atypiques. Sa forme amène en effet le recruteur à se focaliser sur les écoles fréquentées par le candidat ou les compétences qu’il possède (langues ou logiciels maitrisés par exemple) et peu sur le fruit de ses expériences personnelles et professionnelles.
Il est donc temps de changer les codes de l’entretien d’embauche.
La personnalité et les softs skills au coeur des nouveaux processus de recrutement
Un DRH sur deux déclare désormais accorder autant d’importance aux “hard skills” (les compétences acquises) qu’aux soft skills (les qualités humaines) lors d’un recrutement. En variant la forme des entretiens d’embauche, l’objectif des recruteurs est ainsi de découvrir la personne qui se cache derrière un candidat.
Comment mettre en valeur sa personnalité ? Savoir ce qui nous rend unique n’est pas un exercice aisé. Une bonne manière d’identifier ses softs skills est de demander tout simplement à son entourage quelles sont ses qualités. Penchez-vous également sur vos passions. Que disent-elles de vous ? Indiquer une passion pour la randonnée sur son CV peut par exemple traduire un goût prononcé pour l’effort ou un tempérament résilient. Dans cet article, vous retrouverez 7 exemples de qualités peu citées par les candidats mais particulièrement recherchées par les recruteurs.
Certaines entreprises organisent également des évènements de recrutement pour tester les candidats en conditions réelles. Un job dating permettra par exemple d’évaluer les aptitudes du candidat à convaincre. Là où un challenge sportif ou un entretien collectif servira à apprécier ses capacités à travailler en équipe.
Un exemple d’entretien d’embauche pas comme les autres : le grand oral chez Lucca
L’éditeur de logiciel RH Lucca a choisi quant à lui de conserver les traditionnels appels téléphoniques de présélection, tests techniques et entretiens physiques avec les managers. Il a toutefois ajouté une dernière étape des plus surprenantes à son processus de recrutement. Chaque candidat est invité à présenter un sujet de son choix pendant 20 minutes. Et ce, devant un parterre d’une douzaine de salariés issus de différentes équipes.
Intitulé “Le Grand Oral”, cet exercice permet d’un côté au candidat de partager une passion ou une connaissance (et ainsi de mettre en valeur ses softs skills). De l’autre, aux salariés de découvrir qui se cache derrière ce potentiel collègue. De quoi aider à briser la glace et à trouver des sujets de discussion lors de ses premiers jours dans l’entreprise.
Pourquoi un tel exercice ? Dans cette PME de plus de 200 salariés, on prône la curiosité, le débat et le partage de connaissances. Le fameux adage de Socrate “Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien” fait partie des valeurs de l’entreprise. Le Grand Oral est ainsi l’un des moyens choisi par l’entreprise pour faire vivre cette conviction.
Comment choisir son sujet ? Valentin, Consultant chez Lucca se souvient “J’ai longtemps hésité à parler de ma passion car je ne voulais pas que ce soit un monologue. C’est le risque quand on parle de ses passions. Alors je me suis davantage concentré sur la façon dont j’allais embarquer les gens que sur le sujet en lui même”.
Comment s’y préparer ? Margaux, Business Developer revient sur sa manière de se préparer pour le jour J “ J’appréhendais un peu ces 20 minutes seule face aux Luccasiens alors je me suis toute de suite dit que je devais briser la glace en jouant sur l’interaction. Le jour J, je suis arrivée avec un quart d’heure d’avance, le temps de faire le vide pour me mettre en condition”.
Les anciens candidats et les recruteurs sont unanimes : la clef de la réussite de ce type d’entretiens, c’est finalement de rester soi-même.