Julien Dachaud a seulement 20 ans et vient de terminer ses études à l'école du web HETIC. Il fait partie de ces jeunes qui ont un métier tout à fait nouveau créé par internet : Youtuber. D'une simple passion au départ, il en fait un métier et vie désormais du web grâce à ses 500 000 abonnés. Découvrez son parcours !
1) Bonjour Julien, peux-tu nous présenter ton parcours ?
Bonjour, mon parcours n’a rien d’atypique, du moins sur les premières années. À la sortie du collège, je me suis orienté vers une seconde générale, avec option Sciences de l’Ingénieur. C’est donc naturellement que j’ai par la suite préparé un Bac S SI que j’ai décroché en juillet 2012 avec une mention Bien. Une question s’était alors posée au cours de mon année de Terminale : aller en prépa ou non. C’est notamment mes parents, et plus particulièrement mon père qui souhaitait que je m’oriente vers ces études supérieures. Mais me connaissant, je savais bien que l’investissement que demandait ce genre de classe ne me correspondrai pas : ce n’est pas que je n’étais pas capable de m’investir, juste qu’il fallait que les cours m’intéressent. Durant mon année de Terminale, j’ai en parallèle de mes études, commencé à m’amuser à produire des vidéos, sur internet. Au final, j’ai choisi de poursuivre mes études à HETIC : une école qui forme aux métiers du web. Je viens d’ailleurs d’y terminer ma 3e année.
2) Tu as étudié donc à HETIC. Pourquoi ce choix ? Que penses-tu de cette école ? Si j’ai choisi HETIC, c’est pour deux raisons simples. La première est que j’ai toujours été passionné par l’informatique, et plus particulièrement par internet au sens large. À l’âge de 9ans, je créais déjà des petits sites internet sans grande prétention. Et puis je me suis intéressé, au collège et pendant mes années lycée à la programmation (web ou non) en faisant des petits jeux vidéo, qui restaient tout de même peu aboutis. C’est donc quand j’ai découvert HETIC en tapant “École Internet” sur Google, que j’ai su que ma place y était : je me sentais capable de m’investir pour étendre mon savoir dans ce domaine. La deuxième raison est que HETIC, ce n’est pas une école de “programmation web”, c’est une école du web, en général. Et c’est ça qui m’a charmé : bien que j’aime taper des lignes de codes, le design et le marketing (notamment le référencement web) sont des domaines qui m’intéressent tout autant. Je savais qu’à HETIC, j’allais pouvoir élargir mes horizons.
3) Tu as ta propre chaîne YouTube appelée Newtiteuf. De quoi parlent tes vidéos ? Et pourquoi ce nom ? L’année du Bac, il y a quatre ans maintenant, j’ai en effet commencé à produire des vidéos sur internet. Ce n’était certainement pas la meilleure année pour me lancer dans un projet de ce type, mais j’ai su tenir le rythme des cours tout en enregistrant des vidéos sur le thème du jeu vidéo, d’abord sur Pokémon puis sur d’autres jeux plus variés (Minecrasft, Mario, Jak & Daxter, etc.) Si je l’ai créée à l’époque, c’était aussi parce que je voyais ça comme un échappatoire à ma vie de tous les jours, un loisir finalement. Certains faisaient du basket, d’autres chantaient dans une chorale, moi je faisais des vidéos. La seule différence est que personne n’était au courant de cette activité, à part mes parents.
Je n’avais pas envie d’être jugé par mes camarades. J’ai décidé de l’appeler “Newtiteuf” simplement car, depuis mon plus jeune âge, c’est le pseudo que j’utilise sur internet. Il vient de l’époque où je regardais Canal J, la chaîne pour enfants. j’ai voulu m’inscrire sur leur site, et comme le pseudo “Titeuf” était déjà pris, mon père m’a conseillé de mettre “Newtiteuf”. Au fur et à mesure du temps j’ai commencé à avoir de plus en plus de gens qui me suivaient pour le contenu que je produisais : à mon entrée à HETIC en septembre 2012, 3 000 personnes me regardaient régulièrement. Et aujourd’hui, ils sont près de 500 000 !
Et tu as aussi récemment commencé une deuxième chaîne YouTube ! Quel est le concept de celle-ci ? Ma chaîne secondaire n’a pas vraiment de concept en soi, c’est plus un genre de laboratoire sur lequel je m’essaye à d’autres types d’exercices (Vlog, Vidéos bonus, délires, etc.). Si on voulait définir la limite de cette chaîne, elle comprend tout ce qui n’a pas lieu d’être sur la principale.
Cela fait 4 ans depuis que tu as commencé ta chaîne YouTube et tu comptes aujourd’hui presque 500 000 abonnés et 114 millions de vues ! C’est incroyable. Qu’est-ce qui explique ce succès selon toi ? Je ne sais jamais vraiment quoi répondre à cette question. Certaines personnes me disent que c’est pour ma personnalité, mais je ne sais pas si c’est la vraie raison. Je pense pour ma part que c’est une question de timing. J’ai eu la chance d’arriver sur YouTube à un moment où les vidéos Pokémon étaient très peu présentes. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai lancé ma chaîne : afin de proposer le contenu que je n’arrivais pas à trouver moi-même. Je pense aussi que c’est une question de motivation et d’investissement : j’ai rencontré à mes débuts d’autres Youtubers qui avaient commencé en même temps que moi. Un ami, par exemple, a souvent fait passer ses études et ses amis avant sa chaîne YouTube. pour ma part, j’avais vraiment décidé que c’était primordial car c’est là dedans que je m’épanouissais.
En plus de ta chaîne youTube, tu as de nombreux followers sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter en particulier). Comment gères-tu ta présence sur ces sites ? En effet, les réseaux sociaux sont très importants pour moi, notamment Twitter (j’aime beaucoup moins Facebook pour le côté “communication asymétrique” entre le gérant de la page et ses “abonnés”). Twitter c’est un outil super intéressant qui me permet de relayer tout type d’information en rapport avec ma chaîne ou parfois (souvent), ma vie privée. Mais au delà de ça, c’est un réseau social qui m’amuse : j’aime la proximité avec les gens, l'interaction avec mes followers. Je pense que si un jour tout devait s’arrêter, ça serait Twitter qui me manquerait le plus. Arrives-tu à vivre de ta passion ? Depuis maintenant 1 an et demi, je peux vivre de ma passion.
Quand j’ai vu que je commençais à pouvoir sortir un salaire raisonnable de mon activité sur YouTube, beaucoup de questions se sont posées. Je me souviens, il y a 3 ans, j’avais rendez-vous avec mon “network” (c’est une société qui permet de gérer les droits et la publicité sur les vidéos YouTube). Et là bas, on m’avait demandé : “Tu penses un jour pouvoir en vivre ?”. Ce jour-là, c’était impensable pour moi. À la fin de ma deuxième année à HETIC, je me suis rendu compte que je touchais du doigt cette éventualité, et qu’il me fallait faire un choix : les études me prenaient beaucoup de temps. J’ai donc décidé, après de longues négociations avec mes parents mais aussi sur les conseils de certains proches (que je remercie), de repartir pour une troisième et dernière année à HETIC.
À l’issue de celle-ci, j’avais choisi d’arrêter l’école pour me consacrer à ma passion. Aujourd’hui, HETIC est derrière moi, mais je suis fier de tout ce que j’y ai appris, et je suis persuadé que si je peux vivre de YouTube, c’est en partie grâce à cette école. Le design, le référencement et même certains aspects de la production vidéo sont des cours qui m’ont été très utiles. Qui sont tes youtubers préférés ? C’est assez paradoxal, mais lorsqu’on est Youtuber, on n’a pas vraiment le temps de regarder ce que produisent les autres. Avant de me lancer, j’étais fan de Squeezie (j’ai suivi son ascension spectaculaire derrière mon petit écran d’ordinateur). Aujourd’hui, je regarde toujours des grands comme Joueur du Grenier ou Cyprien qui m’ont fasciné par le passé et continuent d’être des modèles aujourd’hui.
Enfin, quels sont tes plans pour l’avenir ? Maintenant que je peux dédier 100% de mon temps à YouTube, le but est de tenter de nouvelles choses sans délaisser ce qui a fait mon succès. J’ai lancé récemment une série, toujours sur Pokémon, qui demande plus de temps de montage et plus de préparation : PokéRace. Les retours sont très positifs et je suis content d’avoir maintenant le temps de produire des vidéos plus poussées. Après je ne sais pas. C’est vrai que la télévision et la radio sont deux domaines qui m’ont toujours passionné, et l’idée d’être chroniqueur ou même animateur d’une émission me fait un peu rêver. Quoiqu’il en soit, je n’oublierai pas les années que YouTube m’a fait vivre, les rencontres que j’ai fait grâce à cette passion, mais j’espère que l’avenir sera rempli de nouvelles expériences et de nouvelles rencontres toutes aussi géniales ! Merci Julien ! Pour suivre les vidéos de Newtiteuf, c'est par ici !