Ulule, BPI, Elaia Partners et Wizbii partagent 7 règles pour bien financer sa start-up

Mis à jour le  15 juin 2022

Ulule, BPI, Elaia Partners et Wizbii partagent 7 règles pour bien financer sa start-up

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Sommaire :

Le 24 mars à Télécom Paris Tech a eu lieu la 17ème édition du Mash Up, placée sous le signe du financement. Pour mettre en oeuvre son idée et faire grandir son projet, trouver des financements est un étape clé, mais comment procéder ?

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Retour sur les 7 leçons que nous avons tirées des interventions de Samantha Jerusalmy (VC chez Elaia Partners, @Elaia_Partners), Benjamin Ducousso (co-fondateur de Wizbii, @Wizbii), Laurent St Martin (délégué Innovation à la BPI, @BPIfrance) et Mathieu Maire du Poset (DGA d’Ulule, @Ulule).

Règle n°1 : Ne cherchez pas à brûler des étapes

Les entrepreneurs ont parfois tendance à vouloir aller trop vite en recherchant des financements alors qu'ils n'en sont pourtant qu'au stade de l'idée. Avant même de chercher des financements, il est indispensable d'avoir mis en oeuvre son idée et de l’avoir confrontée au marché afin de pouvoir évaluer les moyens nécessaires pour faire avancer son projet d'entreprise.

Règle n°2 : Bien comprendre le cycle du financement

L’interlocuteur vers lequel vous devrez vous tourner pour lever des fonds dépend en premier lieu du montant que vous cherchez à lever. Pour vous lancer, adressez-vous tout d’abord à votre entourage pour lever de la love money. N’hésitez pas à brandir l’argument de la déduction d’impôt pour convaincre votre entourage d’investir dans votre société : en effet, tout investissement en direct dans une start-up est déductible de 18% des impôts sur le revenu. Cette même logique a conduit au succès des plateformes de crowdfunding, telles qu’Ulule, qui permettent de financer un nombre grandissant de projets d’entrepreneuriat. Ne négligez pas non plus les aides, subventions et prêts à taux zéro, tels que ceux accordés par le Reseau Entreprendre, pour lever les premiers milliers d’euros. Une fois le stade de projet validé atteint, pensez aux prêts d’amorçage (montants allant jusqu’à 150 000 euros) accordés par la BPI, réservés aux entreprises de moins de 5 ans et dont les conditions sont très favorables. Enfin, lorsque vous serez en mesure de présenter quelques preuves de marché (premiers clients ou début de CA), les fonds de capital risque pourront vous aider à passer à l’échelle supérieure en vous accordant des montants supérieurs à 1 million d’euros. N’hésitez pas à aller les voir très tôt et à leur montrer chemin parcouru au fil du temps précise Samantha Jerusalmy, VC chez Elaia Partners. Dès qu’ils verront en vous le potentiel d’un futur Google, ils n’hésiteront pas à parier sur vous ! Attention cependant, il y a beaucoup de candidats mais très peu d’élus (environ 6 par an chez Elaia Partners).

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Règle n°3 : Ayez une démarche réfléchie et méthodique dans votre recherche de financement

La première question qu'un entrepreneur doit se poser lors de sa recherche de financement n'est pas "Qui peut m'aider à lever le montant d'argent dont j'ai besoin?" mais "Qui peut m'aider à développer mon projet?". Plus que des pourvoyeurs de fonds, vous devez percevoir vos financeurs comme des partenaires qui vont vous aider à développer votre projet. C'est en adoptant cette démarche que Benjamin Ducousso, aux débuts de Wizbii, s'est rapproché du Réseau Entreprendre, qui accompagne les nouveaux entrepreneurs en les mettant en relation avec des entrepreneurs expérimentés.

Tels des mentors, les entrepreneurs expérimentés du Réseau Entreprendre apportent un regard critique mais bienveillant sur les projets des jeunes entrepreneurs pour les aider à avancer.

C'est aussi via le Réseau Entreprendre que les fondateurs de Wizbii ont récolté leurs premiers fonds grâce au prêt d'honneur : ce prêt, sans obligation de remboursement en cas d'échec du projet, a permis aux des co-fondateurs d'apporter un capital de 10K euros chacun. Plus encore, le prêt d'honneur est un réel gage de sérieux et de confiance auprès des banques et peut permettre ainsi aux entrepreneurs d'obtenir plus facilement un emprunt auprès des établissements bancaires, traditionnellement averses aux risques que représentent les start ups.

Benjamin Ducousso en a fait l’expérience puisqu’après avoir reçu son prêt d’honneur du Réseau Entreprendre, il a reussi à obtenir un prêt de 100 000 euros, sans garantie, auprès d’une banque ! Mais au delà de financer ses besoins de fonctionnement et de développement produit, une start up aura besoin de s'entourer de personnes expérimentées en capacité de lui apporter des fonds pour accélérer son développement. En deux ans, Wizbii a ainsi levé plus de 2 millions d'euros auprès de banques (Crédit Agricole, Banque Populaire des Alpes), business angels (Grenoble Angels), de la BPI et de fonds d'investissement (CapHorn Invest) pour accélérer son développement : aujourd'hui Wizbii a un rythme d'acquisition de 1000 membres par jour et se développe à l'international en attaquant les marchés suisse, belge et anglais.

Règle n° 4 : Ne considérez pas vos investisseurs comme des financiers mais comme des partenaires

Très proactifs, les VCs sourcent les start ups en participant à des événements tels que le Mash Up, via leurs réseaux personnels et bien entendu via les nombreux dossiers qu'ils reçoivent. L’objectif ? Trouver la future pépite de demain. Rendant eux mêmes des comptes à leurs investisseurs, les VCs ne recherchent qu'une seule chose : le succès des start ups dans lesquelles ils investissent. Unis par un même intérêt et prenant ensemble un même risque, le couple VC-Start up se doit d’être une collaboration visant à faire grandir la start-up le plus vite possible ! Et pourtant, Samantha Jerusalmy et Benjamin Ducousso s'accordent à dire que considérer les VCs comme des financiers auxquels il faut rendre des comptes est une erreur que font beaucoup d'entrepreneurs aujourd'hui.  

Règle n°5 : N'accordez pas trop d'importance au business plan

La valorisation en amorçage n'a aucun sens selon Samantha Jerusalmy puisque les start ups financées ne font pas encore de chiffre d'affaires significatif. De fait, les business plans présentés par les entrepreneurs aux VCs ne sont jamais pris à la lettre, mais permettent simplement aux VCs d'évaluer la vision qu’a l'entrepreneur de son marché, son ambition et le réalisme de ses hypothèses. Montrez donc dans vos BP, en prenant des hypothèses de marché réalistes, que vous avez l’ambition et êtes capables de conquérir le monde d'ici 4 à 5 ans !  

Règle n°6 : Lancer une campagne de crowdfunding nécessite d'avoir une stratégie

Le crowdfunding, représenté par Ulule au sein de notre panel, est devenu un levier de financement de plus en plus utilisé par les porteurs de projets en phase d'amorçage. Lorsque l'entrepreneur met en place une stratégie de communication efficace, le crowdfunding peut être un excellent moyen de mobiliser les FFF (Family, Friends and Fools) et ainsi de lever la somme nécessaire pour l'amorçage d'un projet. Par ailleurs, une campagne de crowdfunding est l'occasion de créer une première communauté de bakers (supporters) auprès de laquelle vous pouvez récolter de nombreux feedbacks !  

Règle n°7 : Montrez votre capacité à mobiliser des partenaires autour de votre projet, pour lever des fonds plus facilement

Laurent St Martin bpi

Ne vous méprenez pas , la BPI est une société de droit privé et n’a rien d’une administration, insiste Laurent St Martin, délégué Innovation à a BPI. Conséquence directe ? Tout dossier déposé à la BPI est traité dans un délai d’un mois. Vous avez donc tout intéret à aller toquer à la porte de la BPI, d’autant plus que l’octroi d’aides par la BPI peut jouer en votre faveur en cas de levée de fonds auprès de fonds d’investissement. En effet, les fonds d’investissement prêtent une grande attention à la capacité de l’entrepreneur à mobiliser des partenaires autour de son projet !  

Conclusion

Lever des fonds n’est pas anondin et nécessite de faire en amont l’objet d’une vraie réflexion et d’être bien entouré. "Tu verras, à chaque levée de fonds, tu changeras de femme", a t-on dit un jour à Benjamin Ducousso pour lui expliquer la source de stress qu’allait représenter sa levée de fonds. On vous rassure, Benjamin a levé 2 millions d'euros et a gardé la même femme ; néanmoins, avant de vous lancer dans cette démarche, posez-vous les bonnes questions : Ai-je besoin de lever des fonds ? Si oui, comment dois je le faire et avec qui ? Et enfin, à quel moment dois-je lever des fonds ? N'hésitez pas à partager votre avis / à poser vos questions via les commentaires ! 

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