Entrepreneur : Y a t-il un profil type pour le devenir ?

Mis à jour le  19 avril 2019

Entrepreneur : Y a t-il un profil type pour le devenir ?

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Sommaire :

Y a t-il un profil type pour entreprendre? C'est la question que nous avons posée à nos invités qui nous ont répondu sans tabou le 18 novembre dernier lors de la 15e edition du Mash Up !

À chaque entrepreneur, son profil

mashup15 Emmanuelle Duez, jeune femme serial entrepreneur, a un parcours scolaire pour le moins impressionant puisqu'elle a fait 8 ans d'études incluant Sciences Po, l'ESSEC ou encore la Bocconi. Mentionnons tout de même son passage par l'école du cirque puisque son projet initial était d'être trapeziste. Elle a depuis crée l'association Women'Up qui promeut la mixité en entreprise et a fondé son entreprise The Boson Project, un laboratoire d'idées sur la génération Y. Margaux Derhy, elle, a toujours baigné dans l'entrepreneuriat. Née de parents et de grand-parents entrepreneurs, l’entrepreneuriat n'a pourtant pas été le premier choix de carrière de cette diplômée de Dauphine et de l'ESCP puisqu'elle s'est d'abord orientée vers le conseil en stratégie, avant de créer La Petite Étoile, entreprise qui conseille les start-ups pour l'élaboration de leur business plan. Paul Morlet, dénote dans notre panel d'invités puisqu'à l'inverse de nos deux autres intervenantes, il n'a pas fait de grande école ni même d'études supérieures. Après avoir obtenu son BEP Électricien et travaillé quelques mois à la SNCF, Paul a décidé de lancer, à l'âge de 20 ans et 3 000 euros en poche, Lulu Frenchie, qui transforme les lunettes en supports publicitaires. Il est aujourd'hui à la tête de Lunettes Pour Tous, qui propose des lunettes à 10 euros fabriquées en moins de 10 minutes en magasin.

Pas de profil type mais des qualités indispensables pour entreprendre

qualité entrepreneurs mash up L'écosystème start-ups, et notamment l'ecosystème parisien, est finalement un monde assez petit, où les mêmes personnes se côtoient d'événement en événement. Et on ne peut nier que le type de profils qu'on retrouve parmi les startuppers de cet écosystème est assez uniforme :

Le startupper type est un jeune homme parisien issu d'une école de commerce qui crée sa start up web.

C'est d'ailleurs le profil type que le Camping, accélerateur parisien bien connu, a dressé des 300 candidatures reçues pour sa sixième promotion. C'est également le constat que Paul Morlet, originaire de Lyon et nouvellement installé à Paris, fait. Cependant, selon lui rien n'est figé, et ce profil de startupper qui est un profil type aujourd'hui ne le sera pas forcément encore demain. Car au delà d'être un profil ou un parcours, être entrepreneur c'est avant tout un état d'esprit qui nous anime, même dans sa vie de tous les jours. Nos invités ne manquent pas d'anecdotes amusantes pour nous le prouver !

Par exemple, il arrive fréquemment à Margaux Derhy de se réveiller instinctivement à 5h du matin pour lire le mail de 4h57 de la FNAC lui donnant le nombre de commandes de la veille de son livre Back Pack !

Mais si entreprendre est un état d'esprit, ce n'est pas pour autant nécessairement une évidence ni une voie naturelle pour tous. Margaux Derhy a du passer par un premier emploi en conseil en stratégie rémunéré 50K euros à l'année pour se rendre finalement compte que ce qu'elle recherchait n'était pas tant un salaire élevé qu'une activité stimulante et qui lui tient à coeur. Emmenuelle Duez, elle, a fait tout au long de ses 8 ans d'étude une quantité de stages dans de nombreux domaines tels que la politique ou le conseil pour essayer de trouver sa voie, avant de réaliser finalement que les modèles manégériaux existants ne lui plaisaient pas. En parallèle, la création de son association Women'Up, alors qu'elle était encore étudiante a l'ESSEC, a constitué sa première expérience entrepreneuriale et l'a conforté dans l'idée que l'entrepreneuriat était sa voie.

"Je suis vicéralement entrepreneure", souligne t-elle.

Un conseil aux étudiants attirés par l’entrepreneuriat: "Créez une association, c'est tout comme créer une société mais sans le risque financier !", insiste Emmanuelle Duez. S'il n'y a pas de profil type pour entreprendre, nos invités rappellent tout de même qu'il y a un certain nombre de qualités qui caractérisent les entrepreneurs. Être tenace est l'une des premières qualités de l'entrepreneur : Emmanuelle Duez en est un bon exemple puisqu'elle remonte actuellement une société sur laquelle elle avait travaillé 6 mois il y a quelques années mais dont le projet avait finalement été avorté. Savoir bien s'entourer et networker est également une qualité indispensable et peut s'avérer être un levier de business. Cela a notamment été le cas pour Margaux Derhy, qui a fondé La Petite Étoile - une entreprise de conseil aux start-ups pour construire leur business plan. Si beaucoup mentionnent le courage comme étant une qualité de l'entrepreneur, pour Emmanuelle Duez :

Le courage, c'est plutôt de se lever le matin pour faire quelque chose qu'on n'aime pas !

L'entrepreneuriat au féminin, encore perçu comme atypique

entrepreneuriat féminin mash up Aujourd'hui seules 30% des entreprises sont créées par des femmes, il semblerait donc qu'être une femme entrepreneure aujourd'hui est atypique. Mais pourquoi ? En partie à cause de l'autocensure : selon Emmanuelle Duez, les femmes se mettent des barrières psychologiques qui les poussent moins vers la création d'entreprise. Le manque de modèle de femmes entrepreneures aussi emblématiques que Xavier Niel, Marc Simoncini ou encore Jacques Antoine Granjon pour ne citer qu'eux, n'aide également pas les femmes à se projeter en tant que femme entrepreneur. D'autant plus qu'être une femme et avoir de l'ambition, se positionner comme leader, est très mal perçu alors que cela est admirable pour un homme, selon Emmanuelle Duez. Il est clair qu'un travail pour changer les mentalités reste encore à faire ! La donne risque heureusement de changer selon Emmanuelle Duez et Margaux Derhy puisque bien qu'elles ne soient pas nombreuses à l'heure actuelle, les femmes entrepreneures réussissent, grâce à des business viables et stables ! Selon Emmanuelle Duez : "Contrairement aux hommes, les femmes ne font pas la course au fonds, signe de virilité, mais réussissent à financer leur business par leur croissance! De fait, dans quelques années elles seront certainement plus nombreuses que les hommes!".

"Il est plus facile de n'être le fils de personne pour entreprendre", Paul Morlet

Pour Paul Morlet, l'autocensure qui empêche un grand nombre de femmes d'entreprendre ne caractérise pas les personnes issues de milieu modeste. La nécessité de créer son emploi, qui a d'ailleurs conduit Paul Morlet à créer sa première entreprise, et une sorte de naïveté poussent les jeunes de milieu modeste à se lancer dans l'entrepreneuriat, sous toutes ses formes (ouverture d'un magasin, création d'un site ecommerce...), sans trop se poser de questions ! D'autant plus que "quand on est le fils de personne, on a rien à perdre, c'est alors plus facile d'entreprendre et de se planter!", souligne avec humour Paul Morlet. Cependant, il est indéniabe que les obstacles pour entreprendre peuvent être plus nombreux pour des jeunes issus de milieu modeste que pour des jeunes venant de grandes écoles comme nous le montre Paul Morlet avec l'anecdote de son banquier. Pour créer le compte bancaire de sa première entreprise Lulu Frenchie, Paul Morlet s'est rendu dans 3 banques qui lui ont toutes proposées des conditions peu avantageuses, mais c'est finalement en se présentant comme fils de médecin et jeune diplômé de l'école de commerce l'EM Lyon que Paul a réussit à obtenir les conditions les plus intéressantes ! Difficile donc mais possible et finalement très satisfaisant d'être là où on ne l'attendait pas ! Ce Mash Up, on l'espère, a montré à tous les étudiants et jeunes diplômés présents que l'entrepreneuriat, quelqu'en soit sa forme, est accessible à tous et à TOUTES ! Attiré(e) par l'entrepreneuriat ? Ou au contraire, réticent à vous lancer ? Nous avons envie de savoir pourquoi ! Participez à notre grande enquête "Les étudiants et l'entrepreneuriat" et aidez-nous à comprendre le rapport que les étudiants et jeunes diplômés ont à l'entrepreneuriat avec ce sondage.

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